Mon collègue Philippe Gomès, premier signataire de cet amendement, m'a demandé de le défendre. Député de la Lozère, je sais, comme celui de la Creuse, ce que c'est d'être l'unique député d'un département. Dans mon cas, ce sont 7 000 kilomètres parcourus chaque mois, sans compter la présence à Paris, en commission et pour essayer de répondre à toutes les demandes et sollicitations, qu'elles émanent d'associations, de citoyens ou d'élus locaux. Ce n'est pas chose facile.
Voilà pourquoi nous demandons que chaque département, chaque collectivité à statut particulier et chaque collectivité d'outre-mer soit représenté au moins par un député et un sénateur. Il s'agit de tenir compte de la superficie. Dans mon département, il faut trois heures pour se rendre du point haut au point bas alors que, le samedi et le dimanche, je dois assister à huit à neuf manifestations. En milieu rural, les citoyens veulent voir leur député et leur sénateur. Nous sommes élus au suffrage universel ; il y a des limites en deçà desquelles on ne peut pas aller. Il serait important que la Constitution, notre texte fondamental, intègre cette règle.
Madame la garde des sceaux, je vous le demande comme parlementaire. Voilà six ans que je suis seul député de mon département ; je peux vous dire combien il est complexe de parvenir à le représenter tout entier.