Le groupe Nouvelle Gauche soutient ces amendements déposés par des députés appartenant à différents groupes politiques et qui correspondent ainsi tout à fait à l'état d'esprit dont vous avez fait preuve, monsieur le président, en instituant des groupes de travail transpartisans. Si la majorité veut réellement moderniser le travail législatif, alors il lui faut accepter, comme le proposent les auteurs de ces amendements, de ne plus distinguer la session ordinaire et les sessions extraordinaires.
Je l'ai dit hier – je le redis aujourd'hui, car il est bon de répéter ce message – , vous avez la mémoire courte, car il n'y a pas si longtemps que nous avons débattu de l'interdiction du glyphosate en pleine nuit, à deux heures du matin. Nous avons terminé l'examen du projet de loi portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique un samedi à trois heures quinze du matin, et voté le projet de loi pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif en pleines vacances, un dimanche soir peu avant minuit. Et l'on nous dit que nous examinerons ce projet de loi constitutionnelle peut-être jusqu'à deux heures du matin dans la nuit de dimanche à lundi – j'ai même lu dans un article sur internet que la suite de la discussion pourrait être repoussée à la rentrée.
Monsieur le président, vous avez quelque peu dérogé à la règle du huis clos des réunions du Bureau de l'Assemblée nationale en parlant à notre collègue Clémentine Autain, puisque vous avez mentionné les propos qu'elle y a tenus. Mais vous-mêmes, devant cette instance, vous avez dit que la seule façon de combler le déficit du budget de l'Assemblée nationale, c'est de réduire mécaniquement le nombre de députés. Or dans la note qui nous a été distribuée, l'économie correspondante est chiffrée à 37 millions d'euros.
Non seulement nous n'aurons pas plus de moyens – les discours prétendant le contraire sont des sornettes – , mais en plus on continuera à nous faire travailler à la hussarde. Si c'est ça le nouveau monde, je vous le laisse !