Il ne s'agit pas ici de changer de République – même si je le souhaite – , mais de prendre acte de la République dans laquelle nous nous trouvons. Et dans cette République, la toute-puissance de l'exécutif écrase, par le fait, le pouvoir législatif. Ces deux mots mêmes, « pouvoir législatif », renferment deux mensonges : nous ne détenons aucun pouvoir, et nous ne faisons pas la loi – au mieux, nous la votons et l'habillons un peu.
Deuxième chose, monsieur Ferrand : ce pouvoir de réincarnation des divinités, précisément, vous l'avez. Eh oui ! Vous l'ignorez, mais vous l'avez ! Regardez comme c'est extraordinaire : jusqu'à présent, au Congrès, le dieu caché Macron devait retourner sur l'Olympe aussitôt son discours prononcé ; mais sa parole divine, la parole macronienne, vous a soufflé qu'il pouvait rester un peu plus longtemps, si bien que ce qui vous apparaissait impossible et contraire à la Constitution il y a quinze jours est devenu subitement possible. Vous avez ainsi permis au dieu Macron de se réincarner devant les parlementaires réunis en Congrès !