Jusqu'à présent, nous avons surtout défendu des amendements visant à enrichir la Constitution, et vous les avez refusés en nous objectant que les dispositions qu'ils contenaient n'y avaient pas leur place.
Une fois n'est pas coutume, je vous propose, avec le présent amendement, d'alléger notre loi fondamentale. Si nous l'adoptions, l'élection des présidents des deux chambres relèverait, non plus de la Constitution mais d'une loi organique. Quelle drôle d'idée, me direz-vous.
Depuis 1789 et l'Assemblée constituante, de nombreux présidents se sont succédé, plus de quatre-vingt-dix au total, sous la Ve République, la IVe, la IIIe, la IIe, la monarchie de Juillet, le Consulat ou encore l'Empire. Tous étaient des hommes. Jamais une femme n'a accédé au perchoir.
Je me disais donc que, d'ici à la fin de ce mandat, l'élection d'une femme au perchoir, ce serait bien, ce serait moderne. « Moderne », chers collègues de la majorité, c'est un terme que vous aimez bien.
Je dis tout cela, bien sûr, en toute amitié pour notre président.