Je tiens à saluer moi aussi la qualité du rapport qui nous est présenté. Je souhaite revenir, à la suite de notre collègue Joaquim Pueyo, sur la dimension européenne des enjeux de cyberdéfense. Comme les rapporteurs l'ont bien dit, le cyberespace ne connaît pas de frontières politiques ou juridiques ; c'est un espace aux contours impalpables, difficiles à cerner concrètement. En revanche, certains États y mettent en oeuvre des stratégiques politiques et conduisent à cette fin, directement ou non, des actions visant à déstabiliser nos États et nos entreprises. Dans ce contexte de menaces asymétriques visant tous les États européens, l'Europe est en première ligne. En effet, s'il appartient à chaque État de mettre en place à son niveau des réponses à ces menaces, il nous faut aussi construire un véritable bloc européen, animé d'un esprit de souveraineté européenne dans le domaine cyber, face à d'autres grands blocs de puissances actives dans cet espace. La France a-t-elle l'ambition de jouer un rôle moteur en la matière ? Au fil de vos auditions, avez-vous perçu un mouvement collectif de prise de conscience européenne en ce sens ?