En effet. Nous devons développer des partenariats industriels solides au plan européen, ce qui permettra non seulement à nos équipements de communiquer entre eux et de se comprendre, mais aussi à l'Europe d'exporter plus et mieux. Je suis donc très fière que les projets européens naissants commencent à avoir une dimension concrète.
Je rappelle, à ce titre, que nous avons lancé avec l'Allemagne le projet de système de combat aérien du futur (SCAF) et celui de char de combat du futur, autrement appelé Main Ground Combat System (MGCS). En signant avec l'Allemagne des lettres d'intention pour ces deux projets, nous avons réalisé une avancée pour nos armées, qui bénéficieront d'équipements plus modernes et plus perfectionnés, pour la souveraineté européenne, grâce à des équipements autonomes qui ne dépendront d'aucun autre pays, pour notre économie et notre industrie, qui seront poussées par ces projets structurants, et enfin pour l'Europe de la défense et les coopérations menées dans ce domaine, car nous nous sommes mis d'accord sur une organisation efficace, rationnelle et ouverte à d'autres acteurs qui voudraient nous rejoindre.
Outre ces deux projets, je voudrais également citer l'Eurodrone et le rééquipement de la capacité motorisée terrestre belge (CAMO). Ce dernier projet, qui a été lancé il y a un an entre la France et la Belgique, est un signe fort de la dynamique industrielle qui se développe : c'est un partenariat stratégique unique et durable dans le domaine terrestre, dont la vocation est d'être gagnant-gagnant. Il s'appuiera sur un accord intergouvernemental comprenant un volet de coopération opérationnelle et un autre volet de coopération dans le domaine de l'armement, avec l'acquisition par l'État belge de véhicules blindés équipés comme ceux qui seront utilisés par l'armée de terre française. Une telle coopération va faciliter les synergies en matière de doctrine d'emploi, de formation, d'entraînement, mais aussi de maintenance et de soutien. Par ailleurs, la France accompagnera la Belgique dans l'acquisition de ce système en la faisant bénéficier de l'expertise et des compétences de la DGA.
Ces coopérations d'un genre nouveau marquent un tournant historique pour notre défense et nos systèmes d'armement. Nous ne devons pas le manquer : pour agir et réussir ensemble, nous avons besoin d'armées européennes qui s'appuient sur des équipements européens, conçus et produits par des Européens. C'est par cette conviction que je veux conclure mon exposé liminaire : pour réussir, au service de notre souveraineté et de notre industrie, il faut s'engager résolument pour l'Europe.