L'ADEPALE, vous l'avez rappelé, monsieur le président, est membre de l'ANIA. Nous regroupons 250 entreprises au statut coopératif ou privé. Nous avons des PME, des ETI et quelques grandes entreprises. Nous travaillons à travers les six syndicats membres que vous avez cités et nous comptons, au niveau de l'ADEPALE, une vingtaine de salariés.
Nous travaillons des matières premières brutes, des produits agricoles, des produits de la mer et des produits de l'aquaculture d'eau douce. Nous élaborons des recettes culinaires qui sont, comme vous l'avez souligné, au coeur du repas français, par différents modes de conservation, la conserve, le surgelé, le frais réfrigéré, le déshydraté et les produits secs.
Les entreprises de l'ADEPALE sont réparties sur tout le territoire national. Elles sont historiquement ancrées au plus près des zones d'approvisionnement en matières premières, par exemple les fruits dans la vallée du Rhône, le chou à choucroute en Alsace, les sardines et maquereaux le long du littoral français, les légumes en Picardie ou en Bretagne, les maïs et foies gras dans le Sud-Ouest, le riz en Camargue et les lentilles du Puy et du Berry dans ces régions.
Ces entreprises représentent 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 15 milliards sur les 170 milliards que représentent les industries agroalimentaires, soit quelque 7 ou 8 % du chiffre d'affaires. La branche compte 46 000 salariés ; nous sommes donc une industrie agroalimentaire qui utilise beaucoup de main-d'oeuvre.
L'ADEPALE travaille au service de ses adhérents sur cinq grandes missions. La première est la réglementation, pour accompagner nos entreprises.
La deuxième, ce sont les codes d'usage, pour permettre à nos entreprises de se référer à une base commune permettant une concurrence saine, loyale et marchande. Nous avons par exemple édicté un code d'usage pour les produits à base de fruits, compotes, purées de fruits, desserts de fruits, afin que tout le monde soit au même niveau de compétitivité.
Nous travaillons aussi sur la réponse aux attentes sociétales. Nous avons contribué au dialogue qui a eu lieu lors des États généraux de l'alimentation (EGA), où nous avons siégé dans l'atelier 14 sur l'innovation et la recherche, l'atelier 10 sur le gaspillage alimentaire et l'atelier 11 sur le développement durable.
Nous sommes engagés dans les plans de filière avec nos interprofessions, notamment du foie gras et des légumes de transformation. Nous sommes en train de créer une interprofession dans le secteur de la pêche et nous travaillons aussi sur une interprofession dans le secteur des fruits. Nous nous engageons, dans ces plans de filière, sur des engagements en matière de production biologique et d'indication de l'origine France. Nous avons lancé le logo que vous connaissez sur d'autres produits, mais que nous avons mis dans notre métier, « Fruits et légumes de France ».
Nous accompagnons nos membres sur les évolutions sociétales en leur faisant rencontrer les promoteurs de dispositifs émergents. Nous avons rencontré, il y a quelques années déjà, Serge Hercberg sur le Nutri-Score. Nous avons rencontré il y a quinze jours l'association Ferme France sur la notation sociétale des entreprises.
Nous travaillons bien entendu, à côté des attentes sociétales, sur la recherche et développement, avec le CTCPA, qui, vous l'avez rappelé, est un CTI comme il en existe dans différentes branches de l'industrie et a été créé en 1950 à l'initiative des conserveurs. C'est un organisme de recherche appliquée, un pont entre les entreprises et la recherche publique. En particulier, nous travaillons beaucoup avec le laboratoire de Montfavet de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) sur les fruits et légumes et, dans le cadre d'un Institut Carnot nommé Qualiment, nous développons des programmes de recherche avec d'autres centres de recherche publique. Le CTCPA compte une centaine de salariés répartis sur cinq sites en France, près des lieux de production des produits que nous travaillons.
À côté de la recherche et développement, nous avons un rôle plus traditionnel en social et en formation. Nous accordons beaucoup d'importance aux femmes et aux hommes, qu'il faut former régulièrement et de façon continue. L'ADEPALE met en place des programmes de formation délivrant des certificats de qualification professionnelle (CQP). Nous avons délivré, ces cinq dernières années, 837 CQP, soit 20 % des CQP de l'industrie alimentaire, à mettre en regard des 7 % de la part de l'ADEPALE dans l'industrie agroalimentaire.
Enfin, nous gérons de façon classique une convention collective de branche qui permet de régler les problèmes entre les collaborateurs des entreprises et les entreprises.
Nous mettons en avant, au niveau de l'ADEPALE et de ses professionnels, trois valeurs, qui guident notre action : l'humilité car, face aux défis économiques, techniques et logistiques, ainsi qu'aux attentes de la société, il ne faut pas penser que nous avons les solutions à tout et que nous allons tout régler aujourd'hui, le professionnalisme, celui des hommes et des femmes de nos entreprises qui participent à nos travaux car, pour une organisation professionnelle, ne pas avoir d'entreprises qui participent collectivement aux travaux serait un gros problème, et celui de nos équipes de l'ADEPALE et du CTCPA au service des entreprises. Enfin, nous sommes dans une démarche constante d'innovation et de progrès. Nos professions sont à l'écoute des évolutions sociétales et du développement des connaissances scientifiques. Augmenter la part de produits bio, recycler les emballages, réduire le sel, le gras, le sucre, limiter les additifs autant que possible, ce sont des tendances que l'ADEPALE préconise auprès de ses différentes entreprises.
Les entreprises tendent aujourd'hui clairement à reformuler les recettes. Vous en aurez un exemple concret avec l'entreprise Bonduelle. Cette réponse aux attentes sociétales, indispensable, se fait bien entendu parallèlement à une démarche d'innovation permanente dans les entreprises, pour l'essentiel, mais aussi par des programmes de recherche collective, dont ceux menés par le CTCPA.
Malheureusement, les relations de plus en plus difficiles de nos entreprises avec la distribution pèsent sur leur capacité à valoriser la montée en gamme et l'innovation. À cet égard, nous espérons que le projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation en cours de discussion au Parlement rééquilibrera la relation entre les différents maillons des filières alimentaires.
La plupart des entreprises membres de l'ADEPALE sont des entreprises familiales et artisanales qui ont su développer et se diversifier pour répondre aux attentes des consommateurs.
Le métier de nos adhérents, c'est conserver des produits qui s'inscrivent au coeur du repas, c'est-à-dire que, quel que soit leur mode de conservation, les produits de nos entreprises ont vocation à être utilisés et consommés lors des petits-déjeuners, déjeuners ou dîners.
Les entreprises membres de l'ADEPALE travaillent sur la conservation des produits sous toutes ses formes. La conservation des aliments a toujours été une nécessité pour l'humanité. Les méthodes ancestrales de conservation sont encore utilisées de nos jours, que ce soit l'alcool pour les conserves de fruits, le fumage et la salaison pour le poisson ou certaines charcuteries, le sucre pour les confitures, ou encore le séchage pour les fruits et légumes secs. Mais avec la géniale invention, en 1795, de Nicolas Appert, qui a été nommé bienfaiteur de l'humanité par la reine Victoria – je suis désolé que ce soient les Anglais qui aient reconnu son génie –, est apparu un mode de conservation stable dans le temps et qui permet une meilleure alimentation de la population dans des conditions de sécurité et de santé optimales qui n'ont pas d'égal à ce jour. Nos adhérents mettent en conserve des fruits, des légumes, du poisson, des plats cuisinés traditionnels français ou exotiques, du foie gras… Il n'y a pas de conservateur dans une conserve. La conserve est un processus de stabilisation des produits en soi.
Les techniques de conservation évoluent constamment. Après la conserve se sont développés le surgelé, à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, puis les produits réfrigérés. Le surgelé permet une conservation par le froid de longue durée. Le surgelé offre du choix au consommateur et un accès à une grande variété de produits bruts ou cuisinés.
Actuellement, le frais réfrigéré se développe, notamment les salades-repas et les fruits et légumes prêts à consommer, qui répondent aux attentes des consommateurs en termes de praticité et de rapidité d'utilisation, tout en proposant une nourriture à la fois équilibrée, variée et fractionnable. Ces produits se conservent au réfrigérateur et ont de fait des dates limites de consommation (DLC) plus courtes.
J'ajoute un mot sur le déshydraté, une méthode assez ancienne qui a été perfectionnée. Elle est utilisée aujourd'hui pour des produits comme les herbes ou les oignons.
Ces techniques de conservation permettent de lutter contre le gaspillage tant au niveau de la production agricole, pour éviter la perte au champ, que chez les consommateurs, avec des produits qui se conservent dans nos réfrigérateurs, congélateurs et placards.
Pour conclure, je voulais vous remercier de nous avoir donné cette occasion de présenter nos métiers et nos produits qui contribuent à fournir une alimentation variée et équilibrée inscrite dans notre modèle alimentaire français.