Intervention de Jean-Marc Mouillac

Réunion du jeudi 28 juin 2018 à 11h45
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Jean-Marc Mouillac :

Nous sommes en pleine construction de PAT, et nous voyons bien que l'on n'y est pas habitué. Il faut d'abord savoir quel paysage nous voulons sur notre territoire. Il faut déjà conserver le maximum de foncier possible, et éviter de multiplier les terrains de construction dans des endroits où il n'y a ni réseau ni routes. On ne peut pas en demander toujours plus aux collectivités des territoires ruraux.

Ensuite, j'espère que le PAT sera construit avec des professionnels de l'alimentation. On a plutôt tendance à s'adresser à un ingénieur qui va devoir penser à tout, alors que pour moi, ce sont ceux qui vivent sur le territoire qui doivent le construire.

Personnellement, je suis un « viandard ». Mais je peux manger moins de viande et planter de la légumineuse. Cela fera un couvert, apportera de l'azote et protègera mon champ – ce qu'on apprend à l'école. Or on met partout, notamment avec les aides de la PAC, du maïs que l'on passe son temps à arroser. Pourtant, aujourd'hui, on sait qu'il faut partir sur d'autres cultures. En Dordogne, par exemple à la Maison de la semence, nous avons du maïs sans irrigation de semence paysanne. Cela ferait plus joli si on plantait, à côté de nos châteaux en Dordogne, ces vieilles variétés de différentes couleurs plutôt que du maïs qu'on arrose et qu'on ne ramasse pas – mais comme on a touché la PAC, ce n'est pas grave ! Le maïs qu'on arrose permettra de nourrir des animaux on ne sait où, sans même savoir si on va les manger. Mais la légumineuse est une aussi une protéine qui peut nourrir des êtres humains, et dont la couverture végétale pourra nourrir le sol en azote. Pour moi, ce type de raisonnement doit être la base des PAT.

On doit faire une place aux animaux et aux végétaux sur notre foncier, si l'on veut retrouver un paysage harmonieux avec des fruitières et plein d'autres choses qui le feront ressembler à ce qu'il était autrefois. Si on veut s'en sortir, il faudra au moins en conserver un minimum.

Pour nous, en Dordogne, c'est peut-être plus facile. Sur le Bordelais, cela risque d'être compliqué. Il n'en reste pas moins que ce sont les paysans et les cuisiniers qui doivent construire les PAT. Si on se contente d'en charger d'autres personnes qui penseront à leur place, c'est mort !

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