Vous faites référence à la classification Nova, qui est une classification parmi d'autres. Sans doute serait-il intéressant que la commission recueille le point de vue d'enseignants reconnus dans les procédés alimentaires sur cette classification. Le SYNPA l'a examinée et il a fait le constat suivant : les ingrédients alimentaires de spécialité sont présents dans tous les groupes. Dans le groupe 1 – les fruits frais – par exemple, la cire d'abeille est autorisée pour protéger les mangues, les grenades et les avocats durant leur transport, ce qui permet de réduire le gaspillage alimentaire. On y trouve également les laits fermentés. Le groupe 3 englobe les fromages, pour lesquels sont autorisés des ingrédients tels que la présure, les ferments ou encore le lysozyme, un extrait de blanc d'oeuf qui permet de conserver certains fromages affinés ; on y trouve aussi le jambon artisanal, ainsi que les frites.
La production de frites est soumise à un indicateur de sécurité très important qui vise à réduire au maximum la teneur en acrylamide – l'ANIA vous a présenté la démarche de l'industrie alimentaire en ce sens. Or, il existe un ingrédient, l'asparaginase, qui permet de réduire l'acrylamide et donc d'améliorer la sécurité de la production des frites. Le groupe 4, quant à lui, couvre des spécialités du patrimoine culinaire comme les biscuits, les bonbons et les chocolats. On y trouve aussi les laits infantiles, dans lesquels il est par exemple possible d'utiliser de la farine de graines de caroube pour les bébés qui souffrent de reflux – ces laits sont vendus en pharmacie.
Autrement dit, ces catégories invitent à consommer une alimentation variée, équilibrée et reposant sur de multiples sources d'approvisionnement. Se sustenter exclusivement d'aliments appartenant au groupe 1 ne serait pas une bonne chose. Je me souviens avoir lu un article sur une jeune femme inquiète qui fait partie de ces deux millions de Français devenus orthorexiques par peur de leur alimentation, d'où une rupture du lien social : végétarienne, elle était devenue végane, puis crudivore et enfin frugivore. Une consultation chez le médecin a révélé qu'elle était en train de perdre la vue car elle manquait de vitamine B12, une vitamine essentielle qui ne se trouve que dans les produits d'origine animale. L'éducation alimentaire est donc nécessaire. Il faut rassurer les Français : la France possède les meilleures normes d'excellence sanitaire, que l'OMS reconnaît régulièrement. Cette excellence sanitaire s'est construite depuis plus de cent ans et repose notamment sur des procédures d'autorisation.