Madame, messieurs, chers collègues, je tiens en préambule à excuser l'absence de Loïc Prud'homme, notre président, qui ne peut être parmi nous cet après-midi et qui m'a chargée de le remplacer.
Nous recevons M. Vincent Jacquot, directeur général de Findus France, accompagné de Mme Juliette Baron, responsable « Qualité » et de M. Abdessamad Arrachid, responsable « Recherche et développement ».
Findus est une entreprise d'origine suédoise qui a été pionnière sur les marchés de la surgélation puis des plats cuisinés de viandes et de poissons. Au cours des dernières années, son actionnariat a évolué. Mais la France demeure l'un de ses principaux marchés. Findus est, en effet, un des grands noms de l'alimentaire dans les rayons de la grande et de la moyenne distribution.
Même si les « lasagnes à la viande de cheval » ne sont pas l'objet principal de cette audition, il n'est pas possible de ne pas évoquer cette affaire qui date d'il y a cinq ans et qui a d'ailleurs impliqué d'autres grandes marques, comme Picard, Carrefour ou encore Cora. Il s'agissait d'une fraude à l'échelle européenne et non d'un scandale sanitaire.
Findus a été à la fois acteur et victime de cette fraude. Acteur, parce l'entreprise a sous-traité une partie de sa production à des opérateurs peu fiables, qui s'approvisionnaient auprès de courtiers en viandes malhonnêtes. C'est à cette époque que le grand public a découvert ce que sont ces blocs de viandes diverses dénommés « minerais ». Pour autant, ce « minerai » ne tue pas, et l'entreprise Spanghero, lourdement en cause, poursuit son activité dans les plats cuisinés, après avoir changé deux fois de nom depuis l'affaire !
Dans cette affaire, Findus a été victime d'un préjudice de réputation, mais lui sont néanmoins imputables la défaillance de ses contrôles qualité et l'absence de traçabilité d'une partie de la matière première employée sous sa marque.
Monsieur le directeur général, nous nous félicitons de rencontrer, à vos côtés, les responsables « Qualité » et « Recherche et développement ». Ils nous diront quelles leçons ont été tirées par Findus de cette affaire, notamment pour parfaire ses autocontrôles et, bien évidemment, satisfaire pleinement aux impératifs de traçabilité. Depuis le 1er janvier 2017, la provenance géographique de la viande doit être précisée sur l'étiquetage, dès lors qu'un plat préparé incorpore au moins 8 % de viande. Par exemple, faites-vous figurer la simple mention « origine UE » ?
Est-ce que Findus distribue sur le marché français des produits qu'il fait fabriquer hors de France ? Dans ce cas, mentionnez-vous explicitement l'origine de la fabrication et celle des viandes ou des poissons employés ? Selon vous, peut-on labelliser avec une mention « Bio » sur l'emballage, un plat préparé avec une viande effectivement d'origine bio mais mélangée avec des légumes ou autres ingrédients non bio ?
On peut imaginer que, depuis l'affaire des lasagnes, Findus a fait l'objet d'une attention particulière de la part des vétérinaires-inspecteurs de la direction générale de l'alimentation (DGAL) et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Avez-vous, pour ce qui vous concerne, restreint le recours à la sous-traitance ou, en tout cas, revu vos cahiers des charges ?
Monsieur Arrachid, votre fonction dans la « Recherche et développement » est-elle principalement consacrée aux process et autocontrôles de production ou engagez-vous de véritables recherches avec vos propres moyens ou en partenariat avec des organismes privés ou publics ? Les additifs et autres ingrédients ajoutés constituent-ils un de vos thèmes de recherche – je pense notamment aux « effets cocktail » d'additifs ?
Enfin, à notre connaissance, Findus n'a pas, à ce jour, adopté le Nutri-Score. Projetez-vous d'évoluer sur ce point ?
Avant de vous entendre, conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958, je dois vous demander de prêter serment.