Lorsqu'on parle de la qualité de l'alimentation, il me semble qu'on a tendance à mélanger la problématique de l'alimentation équilibrée, celle de la traçabilité – manger du cheval n'est pas nécessairement mauvais pour la santé : ce qui est répréhensible c'est de servir du cheval pour du boeuf –, la problématique sanitaire et, enfin, la problématique environnementale.
On assiste actuellement au développement d'un véritable business du « sans » : vous nous dites « sans colorant, sans huile de palme, sans conservateur », mais on pourrait rajouter « sans aspartame, sans gluten, sans pesticides »… L'objectif de cette communication ciblée est de convaincre le consommateur que consommer un produit contenant de l'huile de palme, des colorants ou des conservateurs est mauvais pour la santé, ce qui reste à prouver scientifiquement.
Par ailleurs, cette communication n'est pas toujours fiable – et je pense ici aux enseignes Système U, qui ont lancé le slogan « Ciao l'huile de palme ! » en prenant la précaution de préciser dans une petite note que cela ne valait pas pour les produits où elle était indispensable pour des raisons techniques ou organoleptiques !
En ce qui concerne Findus, lorsque vous parlez de la suppression de l'huile de palme, s'agit-il de l'huile de palme rouge, de l'huile de palme blanche ? Car, à côté des acides gras saturés, on sait maintenant que l'huile de palme rouge contient de la vitamine E et des tocotriénols plutôt bénéfiques pour le système vasculaire.
Partant, j'aimerais savoir si votre choix du « 3S » n'a pas surtout été dicté par les peurs des consommateurs, sur lesquelles vous vous appuyez pour associer votre avantage marketing.
Lorsque vous supprimez ainsi un composant de vos produits réalisez-vous au préalable une étude sanitaire permettant de démontrer scientifiquement le bien-fondé de votre choix ?
Enfin, lorsque vous affirmez supprimer un composant, le faites-vous vraiment ou avez-vous recours aux mêmes procédés que Système U ?
Je citerai pour conclure l'exemple du gluten, auquel est allergique 1 % de la population, mais que cinq millions de consommateurs ont banni des produits qu'ils achètent, ce qui montre bien que, entre la fraction de gens concernée pour des raisons médicales et les personnes qui obéissent au marketing, il y a un ratio non négligeable.