Intervention de Vincent Jacquot

Réunion du mardi 10 juillet 2018 à 16h30
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Vincent Jacquot, directeur général de Findus France :

Chez nous, c'est une priorité. Vous avez raison, ce sont les dirigeants de l'époque qui avaient lancé ce programme. Chez Findus, 99 % du poisson que nous utilisons est sauvage, avec la répartition suivante : un tiers de cabillaud, un tiers de saumon sauvage – le saumon pink d'Alaska – et un tiers de colin d'Alaska. On pouvait le dire il y a dix ans et on le redira dans vingt ans : la ressource halieutique est limitée, alors que parallèlement la population mondiale explose. En l'espace de dix ans seulement, l'accès au marché du poisson sauvage a connu une progression quasiment exponentielle. Il y a des continents entiers qui étaient peu consommateurs de poisson et qui, par la hausse de leur niveau de vie, se sont mis à en consommer davantage.

La Chine, par exemple, a toujours consommé du poisson, mais qu'elle parvenait à pêcher de façon traditionnelle. Dorénavant, la population veut consommer à l'occidentale. Il y a donc explosion de la demande alors que la ressource, dans le meilleur des cas, n'augmentera pas. Cela suppose de ne pas du tout augmenter les stocks de poisson pêché et d'avoir une politique de préservation très stricte des différentes espèces. Comme je vous l'ai dit, nous n'utilisons que trois espèces de poisson, et nous avons fait le choix de ne pas en utiliser certaines. Par le passé, nous avons fabriqué des produits à base de thon. Mais nous avons arrêté, parce que c'était très compliqué. En tout cas, il y a des programmes de quotas, de préservation sur les espèces que nous commercialisons.

En résumé, les ressources seront au mieux stable dans les prochaines décennies, et comme la demande va exploser il faut que tout le monde s'habitue à ce que le prix du poisson augmente. Il conviendra d'abord que les distributeurs s'y habituent – ce n'est pas gagné – puis que les consommateurs s'habituent à penser que le poisson sauvage sera de toute façon une denrée de plus en plus rare et qu'il coûtera donc de plus en plus cher.

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