Ce lundi 9 juillet, le CNESER a adopté un nouvel arrêté encadrant la licence. Vous avez dit vous-même, madame la ministre, vous féliciter de ce choix qui contribuera selon vous à mettre les étudiants au coeur du système en prenant en compte leurs besoins et surtout en leur permettant de suivre le parcours de leur choix. Vous avez souligné les trois caractéristiques principales de cette nouvelle licence : une plus grande diversité d'offres de formation ; la personnalisation des parcours ; une plus grande flexibilité.
La personnalisation des parcours s'accompagne d'une plus grande autonomie des universités dans l'offre de formation, dans son contenu, dans la façon dont les enseignements sont dispensés, notamment à distance, ainsi que dans l'évaluation, et nous craignons que derrière votre volonté de diversifier l'offre de formation et de la rendre plus flexible, il y ait un risque de faire éclater le cadre national des diplômes, seul garant de l'égalité des chances. N'allons-nous pas vers une université à deux vitesses ? Sans moyens adéquats, la personnalisation que vous proposez est susceptible d'accroître fortement les inégalités. Les étudiants verront les portes de certaines formations se fermer ou s'ouvrir selon la réputation de leur établissement d'origine, qui est l'un des critères de classement.
Comment avez-vous intégré la notion fondamentale d'égalité des chances dans votre schéma de rénovation de la licence ? Quelles seront les modalités concrètes de sa mise en oeuvre ?
Plus encore, nous nous inquiétons de la façon dont vous voulez financer cette réforme, en particulier l'accompagnement personnalisé des étudiants. Comptez-vous augmenter le budget des universités, accroître les frais d'inscription ou bien encore favoriser une porosité entre secteur public et secteur privé qui aggraverait la marchandisation du savoir ?