Madame la ministre, l'éducation est un droit. Par principe, elle doit être accessible à tous les publics, y compris les publics empêchés. Qu'en est-il pour les personnes incarcérées, désireuses de se racheter, de s'élever ou de se réinsérer par le savoir, par la culture et par un diplôme ?
Chaque année, ils sont une centaine de candidats, mineurs ou majeurs incarcérés, à passer le bac. Certains entament un diplôme d'accès aux études universitaires. Cette année, des demandes auront été enregistrées sur la plateforme de Parcoursup par des centres d'information et d'orientation spécialisés près des tribunaux.
L'accès à internet demeurant interdit dans les prisons, les candidats se retrouvent dans une situation contrainte : ils sont obligés d'écrire des courriers et de faire appel aux responsables locaux d'enseignement, à des professeurs ou à des membres de leur famille pour les aider dans leurs démarches. Or il arrive que les familles n'accèdent pas à leurs demandes ou que les responsables locaux d'enseignement eux-mêmes n'aient pas accès à internet.
Avez-vous des retours sur l'expérience que font ces personnes de la plateforme de Parcoursup ? Que pensez-vous d'ouvrir à ces publics l'accès à internet dans un cadre strictement limité aux études ? Comment beaucoup le rappellent, il existe un contrôle parental pour les enfants alors pourquoi ne pas mettre en place un système équivalent pour les détenus par le biais de cyberbases installées dans les établissements pénitentiaires ? Cela leur éviterait de dépendre de personnes référentes et de perdre du temps dans les apprentissages, notamment avec les cours par correspondance.