Je me vois obligée de rétablir quelques chiffres. À la veille du baccalauréat, 78,5 % des candidats avaient reçu en moyenne trois propositions, et 82 % des lycéens avaient reçu une proposition ; il est en effet important de ne pas se fonder sur des données erronées.
En revanche, la question du délai de réponse peut être posée, mais là encore, une étude fine devra être conduite, car le temps de réponse doit impérativement comprendre un week-end, ce qui a été décidé l'été dernier au cours de la concertation. Disposer d'un temps suffisant pour se concerter avec ses parents, sa famille, a en effet été une réelle demande, au moins au début.
J'ai prêté une attention toute particulière à l'équilibre entre les femmes et les hommes. Là encore, nous ne disposons pas des résultats des affectations, mais de ceux des souhaits. Ce sont donc quelque 431 000 filles qui ont émis au moins un voeu en phase principale contre 380 000 garçons, ce qui prouve qu'elles n'ont absolument pas été inhibées par la plateforme. Elles ont reçu plus de propositions : 85,3 % contre 80,7 % pour les jeunes hommes. Cela est vrai en terminale générale comme en terminale technologique, en revanche les garçons sont plus nombreux en terminale professionnelle, mais il me semble que les filles sont moins nombreuses dans ces classes.
Plus de filles ont reçu des propositions en classe préparatoire, avec 61,5 % contre 59 % pour les garçons. Il en est de même pour les filières scientifiques, qu'il s'agisse des filières de type sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), au sein desquelles les filles représentent 67,5 % et les garçons 57, %, ou de la première année commune aux études de santé (PACES), où ce rapport est de 89,6 % pour 88,3 %. En mathématiques, enfin, il est de 70,7 % pour 67,1 %. J'insiste sur ces chiffres, même s'ils ne mesurent pas le nombre définitif des acceptés, car j'avais été interpellée au sujet des inégalités de genre susceptibles de résulter de la mise en oeuvre de Parcoursup.
Cette mise au point me conduit à rappeler que ce sont bien les bacheliers qui font les choix puisque vous protestez contre la faiblesse du taux de confirmations. On ne peut dans le même temps affirmer que le taux de confirmation est faible et que ce sont les universités qui choisissent et non les bacheliers.
Les critères de sélection des universités sont affichés sur la plateforme depuis le mois de janvier, c'est ce que l'on appelle des attendus ; les attendus spécifiques ont pour leur part été ajoutés sous cette dénomination. Les inscriptions sont traitées sous fichiers Excel, ce qui me donne l'occasion de rappeler que 12 % des candidats présents sur les plateformes ne sont pas des bacheliers de l'année. Cela signifie que, pour certains, les établissements disposent d'informations qu'ils peuvent soi-disant traiter de manière automatisée, mais, dans la mesure où 12 % de demandes ne peuvent être informatisées, ce sont bien des commissions qui prennent des décisions sur la base des dossiers transmis par les étudiants.
S'agissant des STS et des IUT, je rappelle que sous la législature précédente, seul un objectif chiffré de bacheliers professionnels présents dans les STS et de bacheliers titulaires d'un baccalauréat technologique dans les IUT avait été fixé. C'est vous qui avez imposé des quotas, dans le cadre de la loi ORE. La différence entre un objectif et un quota est considérable, car le quota s'impose alors que l'objectif est quelque chose que l'on cherche simplement à atteindre.
Le quota a donc produit ses effets : il y a eu 3 000 élèves de lycées professionnels de plus à avoir émis des souhaits sur Parcoursup qu'il n'y en avait eu sur APB. Ils ont été 67 % à avoir reçu des propositions avec Parcoursup contre 63 % avec APB ; 57 % ont reçu une proposition en STS, contre 46 % avec APB. Je laisserai le temps nécessaire à la réalisation d'une analyse scientifique des résultats et de l'impact social de Parcoursup conduite par des chercheurs dont c'est la spécialité, mais les premiers chiffres me laissent à penser que les choses vont plutôt dans le bon sens.
Ce qui a été créé à Créteil, mais aussi partout en France, sont des classes passerelles au sein desquelles les jeunes ont un statut d'étudiant, et sont accompagnés dans leur orientation pour intégrer définitivement des STS à la rentrée de janvier, car le taux d'abandon au cours du premier semestre n'est pas négligeable, ce qui libère des places à cette période. La possibilité est encore ouverte aux intéressés de choisir une nouvelle orientation l'année suivante car, dans le dispositif Parcoursup, les bacheliers de l'année sont traités exactement comme ceux de l'année précédente, ce qui permet à ces derniers de choisir une autre orientation au terme d'une première année.
Dans ce contexte, les jeunes ont un statut d'étudiant au sein d'un environnement scolaire leur permettant de passer dans des formations supérieures en cours d'année, lorsque l'orientation a été plus mûrie. Il est très important de considérer que l'on ne sera jamais satisfait d'une orientation, qu'il faut donc la choisir le plus tôt possible, sans pour autant être enfermé dans une situation bloquée ; et il faut aussi pouvoir être accompagné le plus longtemps possible. C'est d'ailleurs tout l'objet de l'arrêté de licence : parce que les licences seront plus modulaires, les intéressés pourront s'orienter plus tard. Interrogés, les lycéens disent préférer les classes préparatoires car il ne leur y est pas demandé de choisir tout de suite entre les différentes matières, contrairement à une licence de mathématiques ou de physique par exemple. L'orientation et la maturation du projet se font donc dans le temps, et non pas à une date fixe.
De son côté, le dispositif « meilleurs bacheliers », comme tout ce qui relève de Parcoursup, est traité de façon dynamique. Je rappelle que l'objectif est que les 10 % de meilleurs bacheliers de chaque établissement, à condition d'avoir obtenu une mention « assez bien » « bien », ou « très bien », qui n'ont pas accepté une proposition, remontent dans les listes d'attentes et se trouvent très rapidement appelés à l'issue des résultats du baccalauréat.
Cette année, ce dispositif n'est pas réservé aux filières sélectives, il a été ouvert à toutes les demandes, car il a été constaté que de meilleurs bacheliers se trouvaient aussi dans les filières en tension, alors que l'ancienne plateforme ne pouvait pas traiter ces situations.