Intervention de Christine Clerici

Réunion du jeudi 28 juin 2018 à 9h45
Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Christine Clerici, présidente de l'université Paris-Diderot, professeure en physiologie, membre du Conseil Scientifique de l'Office :

Merci à Mme Calvez et M. Viry pour leur rapport extrêmement détaillé qui met en exergue les faits que l'on connaît déjà très bien mais qu'il est toujours très utile de rappeler. Merci pour les propositions faites, qui sont très importantes parce qu'elles permettent d'afficher dans l'enseignement supérieur et la recherche un certain nombre de principes pour les présidents, qu'il est important de bien prendre en compte.

Dans l'enseignement supérieur et la recherche, on peut prendre des initiatives très locales. Paris-Diderot est l'une des premières universités à avoir mis en place un pôle égalité que l'on nomme femmes-hommes et non pas hommes-femmes comme cela est habituel. En 2011, nous avons adopté une charte qui concernait un certain nombre d'actions que je pourrais citer rapidement. Par exemple, les maîtres de conférences femmes ont une décharge d'un demi-service lorsqu'elles sont en congé maternité et une autre lorsqu'elles reviennent de ce congé. Nous incitons les pères à prendre des congés parentaux à la place des mères. En outre, nous délivrons un enseignement pour l'ensemble des personnels et des étudiants sur les principes de l'égalité femmes-hommes, notamment aux étudiants en cycle de licence puisqu'on pense que c'est à ce moment du cursus universitaire que l'on peut être le plus actif. Nous menons une action locale forte, nous participons à des projets européens sur l'égalité femmes-hommes et nous abritons à Paris-Diderot un certain nombre de manifestations dont récemment le congrès sur les violences sexuelles et sexistes.

Les modèles que nous essayons de délivrer sont importants ; quand je suis arrivée, il y avait 15 % de femmes dans l'équipe présidentielle précédente, dirigée par un président ; il y en avait 50 % dans mon équipe à la fin de ma première présidence. Bien sûr, on peut s'interroger sur la raison de ce changement : soit cela tient au fait que l'on représente un modèle attractif pour les femmes, soit les hommes ne veulent plus venir dans une équipe présidentielle dirigée par une femme. En tout cas, c'est important, car les équipes présidentielles sont assez stratégiques dans les universités. Il faut aussi que les femmes qui ont des visions et des modes d'expression différents puissent avoir des prises de parole qui portent.

Deuxième point : au plan national dans l'enseignement supérieur et la recherche, il y a eu des avancées assez notables, notamment pour la partie électorale, puisque pour les conseils centraux, puisque nous sommes obligés de présenter des listes paritaires avec des alternances hommes-femmes. De fait, dans les conseils centraux des universités, on arrive à avoir des parités, on est obligé également d'avoir une parité pour les membres extérieurs et tous ces éléments sont extrêmement positifs.

Au sein des comités de sélection, je rappelle qu'il est désormais nécessaire d'avoir une parité hommes-femmes parmi les membres, avec quelques exceptions pour certaines disciplines très scientifiques, notamment les mathématiques et l'informatique, où il y a trop peu de femmes : la conséquence immédiate de la parité dans les comités de sélection de ces disciplines a été que, faute d'être suffisamment nombreuses, les femmes mathématiciennes et informaticiennes passaient leur temps à participer à des comités de sélection entre le mois d'avril et le mois de mai. Une petite baisse du pourcentage s'est donc imposée.

L'action est également importante au niveau européen puisque, à travers le label intitulé HSR4R – pour Human Resources Strategy for Researchers, ou Stratégie de ressources humaines pour les chercheurs –, a émergé la nécessité de mettre en oeuvre une politique d'égalité femmes-hommes dans la recherche scientifique, ce qui constitue un point majeur.

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