Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, chers collègues, vous vous doutez que je vais parler des outre-mer et de leur besoin de protection, qui n'est pas satisfait, alors qu'ils concentrent une biodiversité exceptionnelle.
Nous avons auditionné un nombre important d'acteurs à La Réunion, et le constat est alarmant face au changement climatique. La lutte contre les espèces exotiques envahissantes prend du retard. Nous recommandons en outre de prendre en compte les problèmes causés par les nouveaux animaux de compagnie, comme les reptiles : nos geckos endémiques sont aujourd'hui menacés de disparition à cause des geckos introduits dans l'île. La protection des coraux et des mangroves, non plus que celle des espèces menacées, ne sont pas assurées.
Nous recommandons d'évaluer périodiquement l'adéquation des périmètres des aires marines protégées à leurs objectifs de préservation et de restauration.
Quant à la lutte contre les pollutions plastiques dans les océans, vous avez fixé pour objectif qu'aucun plastique ne soit plus rejeté en mer en 2025. J'aimerais vous entendre, s'il vous plaît, sur ce point.
Nous recommandons d'étendre l'interdiction aux produits plastiques à usage unique, et, en attendant leur disparition, de créer une redevance sur ces produits afin de financer des campagnes de ramassage. Qu'en pensez-vous ?
Il faut tirer très rapidement les enseignements des travaux de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), afin d'enclencher concrètement l'abandon des néonicotinoïdes par notre agriculture. Les dérogations ne doivent être accordées que jusqu'au 1er juillet 2020, et dans les seuls cas où aucune solution de substitution n'est opérationnelle. Une révision de ces dérogations doit également être prévue au bout d'un an.
Nous nous félicitons de l'inscription dans votre plan « biodiversité » de paiements pour services environnementaux, que nous recommandions nous aussi, en particulier pour les exploitants agricoles, afin de les encourager. Sur ce volet, le plan « biodiversité » prévoit 150 millions d'euros payés par les agences de l'eau d'ici 2021, sans attendre les prochaines mesures de la politique agricole commune (PAC).
Vous vous êtes exprimé, par ailleurs, sur l'inscription dans la loi de l'interdiction du glyphosate. Nous recommandons d'engager activement l'exclusion de cette molécule et d'autres, plus toxiques encore, en commençant par les interdire à échéance de trois ans.
La lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité passent enfin par la lutte contre la déforestation importée. Quels sont, monsieur le ministre, les points essentiels de votre stratégie sur le sujet ?