Je serai bref, monsieur le président, car je souhaite que l'on puisse reprendre le cours de nos discussions. Malheureusement, nous ne siégeons pas dans un véritable parlement et, malheureusement, ce n'est pas ici que ce sujet se traitera. Un véritable parlement, dans n'importe quel pays du monde, peut convoquer un ministre. Un véritable parlement n'est pas limité dans son droit de créer des commissions d'enquête, cette faculté ne disparaissant pas en cas de saisine de la justice. Un véritable parlement obtient rapidement des réponses sur n'importe quelle affaire.
Je ne me suis pas exprimé sur cette affaire, mais il paraît tellement évident que ce monsieur n'a plus rien à faire à l'Élysée et qu'il doit être poursuivi par la justice, que l'on se demande même comment la question peut se poser. D'autant plus qu'il éclabousse des institutions, qui ne sont pas forcément ou nécessairement responsables du délire de quelqu'un qui se prend pour un policier et qui pense que la police a pour fonction de taper sur les manifestants. C'est de l'ordre du délire. La police, ce n'est pas cela, et il n'est pas policier. Il n'a en tout cas rien à faire au palais de l'Élysée.
Mais mon intervention ne vise pas à évoquer le fonds de l'affaire mais à démontrer ce que je m'efforce de dire depuis des semaines : tant que nous n'aurons pas de Parlement, c'est-à-dire un Parlement qui équilibre les pouvoirs de l'exécutif, ce genre de choses pourra se produire. Si la révision constitutionnelle avait une réelle utilité, elle rétablirait suffisamment l'influence du Parlement pour que, comme le disait Montesquieu, « le pouvoir arrête le pouvoir ».