Monsieur le président, je vous ai adressé formellement deux demandes précises.
La première est de réunir la Conférence des présidents afin d'organiser la suite des débats après une affaire aussi grave. Je souhaite en effet, comme plusieurs de nos collègues, la création d'une commission d'enquête. Cette demande, nous l'avions déjà formulée en déposant une proposition de résolution à l'occasion de notre niche parlementaire. Elle a été repoussée par la majorité. Je viens de déposer au nom de mon groupe une nouvelle proposition de résolution.
Il faut à tout le moins que la Conférence des présidents se réunisse pour donner son accord quant à la création d'une commission d'enquête. Le contraire serait invraisemblable.
Vous nous dites que vous ne pouvez décider seul de cette création. Je l'entends bien, mais l'Assemblée, elle, a en la possibilité. Dès lors que vous-même, et le président du groupe majoritaire, en êtes d'accord, la commission d'enquête pourra avoir lieu.
Nous déposons cette demande aujourd'hui et nous attendons votre accord, ou plus exactement celui de La République en marche, pour faire la lumière sur les événements du 1er mai.
Je vous ai demandé en second lieu que le Premier ministre vienne s'expliquer pour faire le point sur la situation. Nous n'allons pas rester, les uns et les autres, à surveiller les annonces de la presse. Cela ne ressemblerait à rien.
Nos collègues ayant demandé une suspension de quelques minutes, vous avez souhaité que celle-ci dure une demi-heure. J'imagine que, pendant cette interruption, vous avez eu l'occasion de joindre l'exécutif, au nom de l'Assemblée, ce qui est la moindre des choses.
Dès lors qu'au titre de l'article 49 de la Constitution, le Gouvernement est responsable devant le Parlement, le président de l'Assemblée nationale peut demander à l'exécutif de venir s'expliquer sur la situation.