Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du jeudi 19 juillet 2018 à 15h00
Communication de m. le président

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

L'affaire est suffisamment grave pour qu'elle ait paralysé les travaux de l'Assemblée nationale tout l'après-midi. C'était légitime, car il fallait apporter une réponse institutionnelle à une crise aussi grave.

Puisque nous sommes empêchés de constituer une commission d'enquête classique, même si le président du groupe majoritaire en avait accepté le principe avant la suspension, votre proposition, monsieur le président, nous convient. Elle permettra à l'institution de répondre à la situation – à condition, bien entendu, que cette commission fonctionne comme une commission d'enquête classique, c'est-à-dire que les personnes entendues prêtent serment, que le rapport soit adopté et publié et qu'un binôme majorité-opposition permette de garantir à l'ensemble des Français, comme c'est notre devoir, que toute la vérité sera faite sur les événements du 1er mai, et pas seulement sur l'affaire Benalla.

Par ailleurs, il me semble que dans un Parlement démocratique, je l'ai souvent répété, mais je ne m'en lasse pas, le gouvernement – et ce n'est pas faire injure à Mme la garde des sceaux, qui ne peut pas s'exprimer à ce sujet – doit venir s'exprimer.

Le Parlement est unique, mais il comporte deux chambres. Le Gouvernement s'étant exprimé au Sénat, il eût été indispensable qu'il le fasse ici. Il ne le fait pas, ce que je regrette. J'espère qu'il changera d'avis. Nous n'en faisons pas un préalable, ce qui serait ridicule, mais je répète que je regrette la situation.

Il faut pouvoir tirer une leçon de toute crise. De celle-ci, nous pouvons déduire que nous aiderions l'exécutif en accordant au Parlement des pouvoirs équivalents à ceux des autres parlements occidentaux. C'est la meilleure solution pour permettre à un exécutif de mieux gérer les crises, voire de les éviter. Nous en avons le devoir, surtout au moment où nous sommes rassemblés pour modifier la Constitution.

J'espère qu'il y aura des répercussions dans la navette parlementaire, voire ici en débat, et que le Parlement en retirera un peu plus de pouvoir de contrôle de l'exécutif. Je me tourne vers nos collègues de la majorité : ce sont les leçons que nous devons en tirer.

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