Ce que j'entends ce matin me laisse penser qu'on ne reprendra pas les débats, mais je souhaite attester une chose. Hier, le président de l'Assemblée nationale a réuni les présidents de groupe. Toute la journée, on a cherché le moyen technique d'obtenir une commission d'enquête ; on l'a trouvé : la commission des lois se transforme en commission d'enquête. Au cours de cette réunion, à laquelle nous sommes deux, ici, à avoir participé, nous sommes convenus que face aux rebondissements qui ne manqueraient pas de se produire au gré des auditions, l'attitude sérieuse à tenir pour l'Assemblée nationale serait de laisser la commission d'enquête faire son travail et conduire les auditions.
Bien sûr, je trouve absolument regrettable que Gérard Collomb ou le Premier ministre ne soit pas venu hier dire la même chose qu'au Sénat. Bien sûr, il me semblerait normal qu'il vienne. Mais si, demain, un nouveau rebondissement concernait un directeur de cabinet, si, dimanche, un autre impliquait un individu travaillant au coeur du pouvoir, je veux que la commission d'enquête entende tout le monde. Madame la présidente de la commission, puisque la commission des lois se réunira lundi, sous sa forme de commission d'enquête, pour travailler sur la liste des personnes à auditionner, je souhaite que l'on puisse vous faire parvenir par écrit – on ne pourra pas tous être présents – la liste des personnes à entendre. Il faut entendre tout le monde. Nous n'accepterions pas que, sous prétexte de rapidité, on oublie quelqu'un.
Pour autant, la commission d'enquête n'est pas l'hémicycle. Ce que je veux attester, c'est que nous sommes convenus de laisser la commission d'enquête travailler, pour poursuivre les travaux de l'Assemblée nationale. À défaut, cela signifierait qu'il n'y a plus d'Assemblée nationale possible jusqu'à la fin de la commission d'enquête, soit pendant un mois. Si c'est le choix de certains groupes, il faut le dire, mais ce qui s'est dit hier n'aurait pas de valeur.