Monsieur le président, je voudrais qu'on comprenne bien la raison qui justifie que nous demandions la venue du Premier ministre.
La situation est la suivante : nos services de police ont été infiltrés par des individus salariés et employés par l'Elysée. Certains – je pense à M. Benalla – ont même tenté d'infiltrer le corps préfectoral. S'ajoutent à cela le logement dans un palais de la République, l'autorisation de port d'arme délivrée à cet individu qui, semble-t-il, avait des difficultés à l'obtenir avant que l'Elysée n'intervienne auprès de la préfecture de police. On apprend également qu'il a usurpé l'uniforme de policier et utilisé un véhicule de la police.
Il s'agit là d'une situation gravissime, sans précédent à ma connaissance, et qui justifie notre demande. Le Gouvernement est responsable devant le Parlement, qui a besoin de savoir pourquoi cet individu est à ce point protégé par le Président de la République. Qu'est-ce qui le lie au Président de la République ? Détiendrait-il des informations et lesquelles ? Que se passe-t-il ? Nous devons savoir pourquoi il bénéficie d'un tel niveau de protection.
On a également appris – et l'Élysée ne pouvait pas l'ignorer au moment de le recruter – qu'il a fait l'objet d'une plainte et d'un jugement par le tribunal correctionnel. Tout cela mérite quand même une explication de la part du Gouvernement !
Voilà notre logique. Pourquoi le Président de la République a-t-il obligé le ministre de l'intérieur à mentir devant le Sénat ? Car il a reçu instruction de le faire : je n'imagine pas un instant que le ministre de l'intérieur l'ait fait de son propre chef.
Pourquoi le Premier ministre refuse-t-il de venir devant le Parlement, préférant feindre la sérénité en se rendant sur le Tour de France ? Dans la situation actuelle, tout cela est d'un ridicule sans précédent.