Vous ne pouvez pas, d'un côté, revendiquer le statut de majorité investie par le suffrage universel, et de l'autre, refuser les moyens de débloquer la situation. Et le seul moyen objectif, sincère et conforme à l'esprit des lois pour y parvenir, dans un régime parlementaire démocratique, c'est que le ministre de l'intérieur, dont l'agenda est aujourd'hui vide – où est-il, d'ailleurs ? – , ou le Premier ministre viennent s'expliquer sur ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays.
Le second point que je voulais souligner, c'est qu'honnêtement, cela ferait beaucoup de bien aux députés de la majorité comme à ceux de l'opposition d'aller sur le terrain écouter nos concitoyens. Ceux-ci disent aujourd'hui : on avait cru qu'il allait y avoir un nouveau système politique, en marche vers la transparence et le renouveau ; en réalité, c'est une hypocrisie, une imposture. Si vous alliez écouter vos concitoyens, vous reviendriez lundi en demandant au Premier ministre de venir s'expliquer, car c'est votre Premier ministre et le Premier ministre de la France. Je me souviens très bien de la discussion que nous avions eue dans cet hémicycle lors du débat sur le projet de loi pour la confiance dans la vie politique. Les députés étaient alors coupables de toutes les avanies ; vous avez tout fait pour encadrer l'activité des parlementaires – et à titre personnel, je m'en étais félicité – , mais vous avez oublié l'exécutif ! Je me souviens très bien de ce qu'a dit notre collègue Le Fur quand on a parlé de l'amendement sur les collaborateurs de l'exécutif. Vous avez tout refusé. Ne pouvez-vous pas aujourd'hui demander au Premier ministre, entre adultes, plutôt que de faire le clown sur le Tour de France, de venir devant l'Assemblée répondre à nos questions ?