Nous nous rendons bien compte que la séance n'avance pas, que le temps passe, et nous ne voyons pas apparaître un seul des ministres dont nous réclamons la présence – on peut d'ailleurs se demander pourquoi. Qu'est-ce qui empêche les ministres de venir répondre aux questions que veulent leur poser les parlementaires ? Ils sont planqués, absents ; ils ont disparu. L'État a pris la poudre d'escampette.
Le ministre de l'intérieur a dit des contrevérités au Sénat : quel intérêt aurions-nous à l'accueillir ? C'est au tour du Premier ministre de rétablir les choses. Cette crise démocratique est due au fait que les ministres et l'Élysée n'ont pas respecté le second alinéa de l'article 40 du code de procédure pénale, aux termes duquel ils doivent saisir la justice lorsque l'un de leurs employés est impliqué dans une affaire où ont été commis des faits délictueux. Cette crise démocratique, c'est la vôtre, chers collègues de la majorité : vous n'avez plus les moyens d'exiger quoi que ce soit.
En réalité, vous êtes à l'arrêt. Vous démontrez évidemment votre incapacité à gérer cette crise, votre amateurisme en ce qui concerne la gestion des débats parlementaires et votre sectarisme à travers le mépris des oppositions devant une situation dont vous êtes les uniques responsables. Plus vous refuserez la demande des oppositions, plus vous cautionnerez, devant les Français, ce qu'a fait M. Benalla.