Intervention de Émilie Cariou

Réunion du mercredi 20 septembre 2017 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Cariou :

À travers les activités d'octroi de garantie de prêts d'investissement, Bpifrance a permis d'injecter près de 25 milliards d'euros dans l'économie française en 2016, soit plus d'un point de produit intérieur brut (PIB). Le succès de Bpifrance est donc indéniable et nous le saluons tous ; il concerne toutes les entreprises à tous les stades de leur vie. Bpifrance n'en est pas moins, parfois, victime de son succès : je pense en particulier au développement du marché du capital-risque en France. Dans ce domaine, qui consiste à financer de jeunes entreprises innovantes, de nombreux investisseurs privés sont aujourd'hui réticents à investir si Bpifrance ne fait pas partie du tour de table. Ne craignez-vous pas que l'effet de levier de Bpifrance se transforme en effet d'éviction de l'initiative purement privée ? Pouvez-vous nous rassurer sur la maîtrise des risques de ce type d'investissement et pouvez-vous nous donner des exemples de succès qu'ont permis les investissements en capital de Bpifrance ?

Bpifrance finance le développement et la croissance des TPE et des PME mais le but est malgré tout l'émergence et la multiplication des ETI, qui constituent un maillon essentiel de la compétitivité de l'économie française. L'action de Bpifrance a-t-elle permis de combler le retard français en la matière ? Ne sommes-nous pas encore en retard en ce qui concerne le capital-développement ? Comment expliquez-vous, par exemple, que l'entreprise française BlaBlaCar soit allée en 2015 se financer – à hauteur de 200 millions de dollars – sur le marché américain et non pas sur le marché français ou européen ?

De nombreux fonds sont financés sur les ressources du PIA. Quels enseignements tirez-vous des PIA 1 et 2 ? Selon vous, le PIA 3 a-t-il été bien calibré et pensez-vous que sa reprise dans le cadre d'un grand plan d'investissement de 50 milliards d'euros, annoncé par le Gouvernement, est une bonne chose ?

Enfin, Bpifrance intervient souvent directement dans le financement des fonds de fonds plutôt qu'en investissement direct – pour quelles raisons, selon vous ? Ce recours aux fonds de fonds permet-il un contrôle des sommes effectivement investies dans les entreprises ?

Nous nous interrogeons par ailleurs sur la doctrine d'investissement que vous venez d'évoquer. Bpifrance détient des participations stratégiques dans plusieurs grandes entreprises telles que STMicroelectronics et elle a récemment acquis une participation dans le groupe PSA. Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous différencie de l'Agence des participations de l'État (APE) et quelle est votre stratégie par rapport à cette dernière ?

Ensuite, Bpifrance a été un acteur central du préfinancement du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE). La disparition de celui-ci étant prévue pour 2019, quel usage Bpifrance fera-t-elle des sommes mobilisées au titre de ce préfinancement ? Est-il par exemple prévu d'accentuer le soutien apporté aux entreprises souhaitant se développer à l'international ? J'ai bien compris qu'il s'agissait d'une des préoccupations premières de Bpifrance.

Enfin, je m'associe à la question du président au sujet des TPE puisque si le financement des PME s'est amélioré ces dernières années, il reste une belle marge de progression concernant celui des TPE et, dans certains départements, l'écart se révèle criant par rapport à la moyenne française. Aussi comment Bpifrance peut-elle aider les TPE, sachant que nous avions interrogé la directrice générale du Trésor à ce sujet, laquelle nous avait indiqué La Banque postale alors qu'il ne s'agit pas forcément de l'acteur vers lequel les TPE vont spontanément se tourner et en particulier dans certains secteurs très spécialisés ?

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