Intervention de Nicolas Dufourcq

Réunion du mercredi 20 septembre 2017 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Nicolas Dufourcq, directeur général de BPI-Groupe :

L'ensemble de vos questions couvre tout le champ de nos préoccupations et de nos actions.

Le président Woerth m'a interrogé sur les TPE. Nous les touchons de diverses manières et de façon croissante. Nous sommes en effet très conscients et des plus sensibles aux TPE pour une raison simple : la pyramide économique française est constituée, au sommet, de quelques grands groupes, puis de quelques ETI, de nombreuses PME, enfin d'un nombre considérable de TPE. Or ce ne sont pas les grands groupes ni les ETI qui vont recruter massivement, non plus que les grosses PME. Aussi, si nous voulons lutter contre le chômage, faut-il absolument nous occuper des TPE. Et cela d'autant plus que les patrons de TPE, après tant d'années de difficultés qui les ont fatigués voire découragés, constituent un réservoir d'énergie incroyable pour le pays. Donc, libérer cette énergie, c'est favoriser la croissance et l'emploi.

Nous avons lancé, il y a un an, un prêt destiné aux TPE intitulé « prêt croissance TPE », qui est en outre notre premier prêt en ligne, et qui peut atteindre 50 000 euros sans garantie. Alloué à d'assez grosses TPE puisque d'au moins trois salariés, il est assis sur des fonds de garantie qui ne sont dotés que par les conseils régionaux. Nous avons commencé avec Valérie Pécresse et la région d'Île-de-France, qu'elle préside, et nous poursuivons cette expérience, de facto, dans toutes les régions : Bretagne, Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est... À la fin de l'année 2018 vous pouvez faire l'hypothèse que le « prêt croissance TPE » sera présent dans la France entière. Je précise que rien n'est prévu, dans le programme 134 du budget de l'État, pour financer ce prêt qui relève donc entièrement de la qualité de la relation que nous entretenons avec les conseils régionaux – et il se trouve qu'elle est très bonne.

Reste que cela ne suffit pas. De petites TPE, de moins de trois salariés, ont besoin de moins d'argent. Nous sommes donc en train de lancer un « prêt flash TPE » de 10 000 euros sans garantie qui, en réalité, est la somme dont certaines TPE ont besoin – ainsi d'un menuisier qui va acheter des machines d'occasion : aujourd'hui, cela lui est impossible, sa banque ne lui finançant pas un tel achat. Ces prêts seront eux aussi en ligne : on ne peut, avec seulement un millier de personnes appartenant au réseau, toucher un million de TPE. Vous pouvez de surcroît nous aider en faisant connaître cet outil à l'opinion publique. J'ajoute que notre activité de garantie ne concerne que les TPE. Les 8 milliards d'euros de crédits bancaires privés que nous garantissons ne touchent que des TPE. Cette activité ne croît que de 2 à 3 % par an et il faudra faire beaucoup plus. Nous dialoguons avec La Banque postale, qui se reporte assez facilement sur nous. Reste que si vous m'interrogez sur ce même sujet dans un an, il faudra que je sois en mesure de vous en dire bien davantage. Je suis en effet convaincu que c'est le sujet central aujourd'hui.

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