Avec la DGA, nous avons effectivement créé un « fonds défense », doté de 50 millions d'euros. Toutefois, ce fonds n'est pas exclusivement dédié aux start-up ; il consacrera ses investissements aux PME stratégiques, avec des tickets de 2 à 3 millions d'euros. S'il est nécessaire de faire plus, ce sont les fonds propres de BPI France qui co-investiront avec le fonds. Nous sommes évidemment très sensibles à ce secteur. Nous investissons d'ailleurs déjà dans des secteurs, tel celui des semi-conducteurs, qui sont stratégiques pour la défense.
Le préfinancement du CICE concerne beaucoup les petites entreprises, les TPE. Malheureusement, elles sont encore trop nombreuses à continuer d'ignorer l'existence de ce produit, aussi, n'hésitez pas à le faire connaître : nous procédons au préfinancement en deux ou trois jours. Le système est extrêmement simple et rapide, parfaitement informatisé.
La cartographie des interventions de Bpifrance existe, bien entendu, et nous vous la transmettrons.
Le seul titre que nous possédons en commun avec l'APE, c'est Orange, sur lequel nous avons effectivement des échanges. Pour le reste, l'APE est totalement souveraine. En revanche, lorsqu'il s'agit de vendre des éléments du portefeuille de Bpifrance, cela passe naturellement par un comité d'investissement, et nous avons alors un dialogue constructif.
Le prêt « flash » de 10 000 euros est financé par les régions, mais, pour en bénéficier, il faut s'adresser aux chargés d'affaires de la BPI, via le site internet.
BPI France dispose d'une direction régionale dans la Caraïbe ainsi qu'à La Réunion ; nous avons été très actifs, particulièrement en reportant le paiement des échéances bancaires.
S'agissant de l'accompagnement, j'ai entendu votre judicieuse remarque au sujet des projets présentés trop tôt qui se heurtent à un refus, ce qui crée un effet de réputation se reportant sur toutes les autres commissions.
Sur la couverture territoriale, Orange a, de facto, un contrat d'engagement avec son actionnaire, l'État au sens large, qui a été discuté avec l'APE et la BPI ; c'est sur la base de ce contrat que nous rappelons régulièrement ses obligations à l'opérateur. Je suis d'accord avec vous : il existe sur le territoire national des zones totalement blanches.
Sur le tourisme, nous augmenterons si nécessaire notre fonds de 100 millions d'euros sur les fonds propres de BPI France, qui disposait déjà de ce qui s'appelait le Crédit hôtelier, créé en 1923. Traditionnellement, nous avons toujours eu une grosse spécialisation dans le secteur du tourisme. De fait, nous investissons beaucoup actuellement. Pour ce qui est de l'hôtellerie de campagne, nous intervenons surtout au travers de notre gamme de crédits à la rénovation hôtelière et de la restauration.
S'agissant des charges de BPI France, elles sont très tenues, ainsi que le montrent les comptes. Alors que notre établissement a plus que doubler sa taille depuis sa création, les charges n'ont évidemment pas été multipliées par deux – loin de là. Le coefficient d'exploitation de notre activité de crédit, indicateur central dans le monde bancaire, est de 45 % : je mets quiconque au défi de trouver en France une banque faisant du crédit aux entrepreneurs – singulièrement dans cette catégorie – avec un tel coefficient.
Un moyen de connaître le taux de perte dans les crédits avancés aux start-up consiste à mesurer le pourcentage de ces entreprises remboursant leurs avances remboursables, de celles qui remboursent leurs prêts à taux zéro, et de celles qui remboursent leur prêt à l'innovation ou à l'amorçage. Ceux-ci s'élèvent respectivement à 55 %, 60 %, et 70 % – les prêts à l'innovation ayant lancés il y a seulement deux ans et avec un différé de remboursement, nous ne disposons que de peu de reculs. Il y a donc bien de la sinistralité.
Mais la bonne question n'est-elle pas de savoir si nous prenons assez de risques ? Ne faudrait-il pas qu'il y ait plus de start-up qui ne remboursent pas ? C'est ce que nous disent nos collègues israéliens, qui considèrent que notre taux de remboursement des aides à l'innovation est trop élevé, et que nous ne prenons pas assez de risques.
Mais tout s'enchaîne : il en est ainsi parce que les moyens du programme budgétaire 192 sont trop faibles. Lorsque l'on dispose de ressources budgétaires limitées, on cherche à aider l'innovation au maximum, de façon à satisfaire le plus d'entreprises possible. C'est cela qui nous conduit à construire nos équations d'effet multiplicateur sur les hypothèses de remboursement que j'ai mentionnées. Si nous voulions un taux de 30 % seulement de remboursement, nous financerions beaucoup plus d'entreprises mais il nous faudrait beaucoup plus de moyens budgétaires.