Intervention de Nicolas Dufourcq

Réunion du mercredi 20 septembre 2017 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Nicolas Dufourcq, directeur général de BPI-Groupe :

Le fonds de garantie pour les étudiants est doté par le ministère de l'éducation nationale, et ses crédits sont en général épuisés à l'été. Nous sommes enchantés de servir cette prestation, qui nous paraît très importante, mais nous vivons une période de rationnement budgétaire...

Les familles préfèrent s'adresser à la BPI, parce qu'elles ont le sentiment que nous sommes patients, et que nous les accompagnerons dans la durée. De facto, nos durées d'investissement sont de l'ordre de sept à huit ans, pas de quatre à cinq ans. En outre, par le passé – fort heureusement, les choses sont en train de changer –, les fonds d'investissement privés donnaient aux familles l'impression de se poser immédiatement la question de savoir comment ils pourraient ressortir le plus vite possible. Ouvrir le capital constitue pour ces familles un acte grave au regard de leur identité. Le faire au bénéfice de ce qu'elles perçoivent comme relevant de la puissance publique – Bpifrance, même si elle a tous les attraits d'une banque privée, c'est l'État – est un grand motif de fierté. Et, incontestablement, cela joue. Au demeurant, nous n'investissons jamais seuls, mais toujours en co-investissement avec des fonds privés. Ainsi, une fois que la famille s'est adressée à nous, nous cherchons un fonds privé. Notre mission consiste à apporter du deal flow neuf au marché du capital-investissement.

Nous ne sommes pas encore prêts à vous proposer un plan pour les territoires ruraux : je dis simplement que nos agents se rendent à Issoudun ou Charleville-Mézières pour rencontrer les entrepreneurs. Cela ne prend pas la forme d'un plan particulièrement structuré. Du reste, je ne pense pas malheureusement que nous aurons les moyens d'ouvrir des agences dans chacune de ces villes.

Nous sommes effectivement actifs dans le domaine de la RSE, notamment à travers notre politique de crédits et d'investissements directs. En outre, nous finançons des fonds privés spécialisés, qu'ils soient à impact ou qu'ils relèvent de la RSE.

Nous finançons par ailleurs des fonds intervenant beaucoup dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Je pense notamment au fonds « Impact Partenaires », qui constitue notre bras armé pour les investissements en fonds propres dans ces zones. Ce dispositif fonctionne très bien – je vous encourage à rencontrer son président, M. Mathieu Cornieti, qui est un investisseur formidable.

Nous avons décidé de créer avec lui un fonds finançant en fonds propres des franchises dans les quartiers. On ne peut se contenter de dire aux jeunes qu'ils n'ont qu'à créer leur entreprise. Cela ne fonctionne pas. En revanche, on peut leur proposer d'être franchisés – de Courtepaille, par exemple, ou toute autre marque. L'entreprise est alors en quelque sorte préfabriquée et nous apportons les fonds propres nécessaires. C'est le fonds « Impact croissance », qui marche très bien.

Nous finançons aussi le fonds « Citizen capital », autre très beau fonds d'impact. Très peu d'équipes disposent d'un tel savoir-faire ; nous serions ravis d'en financer plus, mais elles ne sont guère nombreuses.

Enfin, il est possible que nous n'ayons pas assez investi dans le tourisme en Corse, vous connaissez les chiffres mieux que moi ; nous allons nous pencher sur la question.

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