Je vous remercie d'avoir introduit notre réflexion sur les aspects juridiques de la bioéthique. Quand la morale renvoie à un corps constitué de normes, l'éthique implique un questionnement sur les normes, s'interroge sur leur fondement et se confronte ainsi à l'inexistence de critères moraux immuables, le progrès technique étant l'un des facteurs d'évolution de nos repères sociaux.
Accompagner le progrès technique qui renvoie aux principes utilitaristes que vous avez évoqués tout en respectant un certain nombre de principes moraux, dont la liberté, la dignité, le respect de la vie, voilà une injonction qui peut paraître paradoxale dans le débat public. C'est tout l'enjeu de l'éthique que d'accompagner ce paradoxe.
Le rôle de la loi n'est-il pas de permettre les conditions de ce questionnement éthique et, de ce fait, jusqu'où aller ? Et quelle articulation avec la soft law – les règles éthiques et déontologiques – peut-on concevoir ?