Je voudrais pour ma part revenir sur les enjeux éthiques liés aux avancées des neurosciences et à la neuroamélioration. Les implants cérébraux sont aujourd'hui utilisés à des fins uniquement thérapeutiques. Ils permettent depuis longtemps déjà de soulager les patients atteints par la maladie de Parkinson. Grâce au développement récent de la miniaturisation des électrodes, leur usage s'étend à d'autres pathologies. Certaines études cliniques ont démontré une amélioration des capacités de mémorisation des patients stimulés, notamment de personnes souffrant d'épilepsie.
Cela doit nous pousser à poser la question de la frontière entre le soin, d'une part, et le contrôle voire l'augmentation des capacités cérébrales de l'être humain, d'autre part. Cette frontière peut être ténue, par exemple, quand il s'agit de traiter des troubles psychiatriques ou des troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
Je souhaite vous interroger sur l'encadrement des avancées scientifiques et leurs applications. Faut-il contrôler davantage les finalités de la recherche en neurosciences ? Si oui, jusqu'où ? Est-il nécessaire de légiférer pour prévenir certaines dérives, notamment celles liées aux applications non médicales ?