Vos interventions, messieurs, nous invitent à nous interroger sur les rapports entre éthique, science et droit car, in fine, il y aura bien production de nouvelles normes conformes à une visée collective, des normes de nature éminemment politique.
La lecture du rapport des Etats généraux de la bioéthique de 2018 montre que les neurosciences et l'intelligence artificielle suscitent un engouement certain au vu des progrès thérapeutiques qu'elles font miroiter. L'usage non médical en matière d'éducation ou de neuroéducation appelle notre vigilance, mais ne fait pas l'objet d'un rejet massif. Tout juste rencontre-t-il quelques points saillants de notre morale collective. Ainsi, sont pointés les risques liés aux inégalités d'accès à la neuro-amélioration, ou à une manipulation dans le domaine du marketing, ou encore le besoin d'une présence humaine.
Comment, selon vous, parvenir à une éthique au service de la communauté humaine dans un cadre universel ? Vous avez parlé de l'homme révélé, de l'homme réparé, de l'homme augmenté. Qu'en est-il de l'homme « renaturé » ?