Par l'amendement AS7, nous souhaitons introduire dans le cadre de la formation professionnelle une sensibilisation des travailleurs aux questions liées à la transition écologique et à la préservation de l'environnement.
Au-delà de nos désaccords politiques, nous partageons le constat que le changement climatique est plus que commencé. Son avancée met en cause les conditions mêmes de la vie humaine sur terre. Par conséquent, une simple prise de conscience ne suffit pas. Nous pensons que l'activité économique n'est pas en reste comme activité humaine impactant la biodiversité et le climat.
Nous pensons qu'une grande bifurcation est nécessaire. Elle passe par la prise de conscience des enjeux et, nécessairement, par la formation des salariés à ces questions. Il faut que, dans l'entreprise, les salariés soient aguerris, qu'ils soient confrontés au fonctionnement de la production ou aux comportements individuels – je pense au recyclage et aux économies d'énergie. Cela permettra au collectif humain que constitue l'entreprise de contribuer à cette bifurcation générale.
Nous pensons que cette grande cause transversale doit être insérée dans la formation professionnelle. Au demeurant, la planification écologique pour relancer l'activité est sans doute plus enthousiasmante que la concurrence libre et non faussée et la compétition généralisée entre des acteurs agissant sur un marché en perpétuelle dérégulation. Cet horizon nous semble plus intéressant que celui que vous défendez.
Avec l'amendement AS8, il s'agit d'intégrer dans la formation d'autres critères, à savoir des compétences liées à la prévention du harcèlement et du sexisme dans l'entreprise. Selon une étude du Défenseur des droits publiée en mars 2015, une femme sur cinq a déjà été victime de harcèlement au travail. Les gestes et propos à connotation sexuelle sans le consentement de la personne et un environnement de travail avec des blagues à caractère sexuel sont les manifestations les plus rapportées. Le milieu de l'entreprise n'est donc pas en reste concernant des comportements qui impliquent toute la société.
La sensibilisation et la formation sont des vecteurs essentiels dans la lutte contre le harcèlement et dans la remise en cause du caractère discriminant des rapports entre les femmes et les hommes. Les actions de promotion de la mixité dans les entreprises, de sensibilisation à la lutte contre les stéréotypes sexistes et pour l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes sont d'ailleurs mentionnées, dans le code du travail, comme entrant dans le champ de la formation professionnelle continue.
Notre amendement vise donc à rétablir ces actions de formation dans le champ de toute la formation professionnelle. La majorité n'a-t-elle pas appelé à faire de la lutte contre le harcèlement une grande cause nationale ? Si c'en est une, pourquoi ne pas l'inscrire aussi comme objectif au sein de la formation professionnelle ?