Nous avons entendu que vous souhaitiez revaloriser l'apprentissage : si tel est réellement votre intention, il faut aussi revaloriser la rémunération des apprentis. Actuellement, et jusqu'à 21 ans, le seuil de rémunération d'un apprenti ne dépasse pas 65 % d'un SMIC, soit 974,01 euros en 2018. Plus jeunes, les apprentis vivent sous le seuil de pauvreté. De plus, ces rémunérations ne tiennent pas compte des qualifications visées par les contrats d'apprentissage.
Cette situation rompt donc avec deux principes essentiels à une bonne appréhension du travail salarié : un revenu proportionné aux qualifications, et un niveau de vie qui permette de vivre dignement.
Si ce projet de loi a réellement vocation à revaloriser l'apprentissage, il doit revaloriser la rémunération. Cela aura également un effet sur la qualité de l'apprentissage dans notre pays, car l'effet d'aubaine financier de l'embauche, qu'on ne peut pas nier par ailleurs, sera moins important. Et le sérieux de la relation d'apprentissage n'en sera que plus important.
Par cet amendement, nous souhaitons que le salaire d'un apprenti ne puisse pas être inférieur au seuil de pauvreté en vigueur, et qu'il tienne compte de la qualification visée par l'apprenti.