Le Gouvernement prévoit de limiter, voire de supprimer, la tutelle des pouvoirs publics sur les centres de formation d'apprentis. Il y a pire : on envisage même de confier leur gestion aux entreprises. L'État offrirait ainsi au privé, un outil de formation uniquement destiné à satisfaire ses besoins immédiats sans prendre en compte l'intérêt général de la nation, ni les besoins spécifiques de la jeunesse.
Les centres de formation d'apprentis permettent à des milliers d'apprentis d'acquérir une qualification. L'État doit être étroitement associé à leur gouvernance, et à la définition des contenus enseignés, car son rôle n'est pas de produire une main-d'oeuvre calibrée selon les exigences des entreprises, exigences qui sont elles-mêmes bien souvent calées sur celles de leurs actionnaires. Son rôle consiste au contraire à définir le chemin à emprunter pour construire un futur harmonieux, durable et profitable à tous.
L'État doit en conséquence utiliser ses administrations et ses organes de formation pour doter la société des compétences qui lui permettent d'avancer sur ce chemin. Nous ne croyons pas que les entreprises sachent mieux que l'État ce qui sera bon pour demain, ni comment y parvenir. Voilà pourquoi nous voulons préserver les liens entre les centres de formation d'apprentis, les pouvoirs publics, et les autres unités de formation.