Dans le processus de procréation, il y aura toujours un père et une mère. Quoi qu'on en dise, il y aura toujours un gamète de chaque genre, sans pour autant qu'un enfant soit forcément élevé par ses deux parents. Un enfant a le droit de connaître son père. Ensuite, il décide de le fréquenter ou non, avec de bonnes raisons. Il a le droit de savoir qui a été son géniteur et qui est son père. À qui doit-il sa présence sur terre ? Il a le droit de le savoir quand cela est possible. Pourquoi vouloir effacer une filiation que l'on ne peut pas nier ?
Je m'interroge aussi sur cette sorte de jeu de dupes auquel va donner lieu l'examen de ces textes. Mon collègue vient de dire que si un couple de femmes a le droit d'adopter, il a aussi le droit de procréer, d'avoir un enfant sans l'intervention d'un homme. Dans ce cas, on pourrait dire que c'est symétriquement la même chose pour un couple d'hommes : s'il a le droit d'adopter, il a celui d'avoir un enfant. On ouvre ainsi automatiquement la porte à la gestation pour autrui avec pour corollaire la marchandisation du corps de la femme que l'on connaît dans certains pays. C'est la même chose, symétriquement, pour les hommes célibataires.
Enfin, on parle souvent du désir des adultes d'avoir un enfant. À ma connaissance, il n'y a pas de droit à l'enfant. On ne peut pas porter plainte quand on n'a pas d'enfant. Il n'y a pas non plus de droit à l'enfant pour certains couples qui sont de même sexe et qui voudraient adopter mais ne le peuvent pas. Pourquoi faire systématiquement passer le désir d'enfant des adultes avant les droits de l'enfant tels que je les ai décrits précédemment ?