Intervention de Gilles Lurton

Séance en hémicycle du lundi 23 juillet 2018 à 16h00
Liberté de choisir son avenir professionnel — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

Avec le titre Ier, et en particulier l'article 1er, nous abordons la question des moyens dont disposeront les salariés pour suivre des formations. Nous l'avons dit à plusieurs reprises en première lecture, nous sommes loin d'être convaincus que la monétisation du compte personnel de formation, prévue à cet article, soit une solution pertinente pour la lisibilité et l'efficacité du parcours de formation des salariés.

Dans chacune de vos réponses, madame la ministre, vous arguez que la situation antérieure est de toute façon la pire, qu'elle ne fonctionne pas et qu'il faut donc tout bouleverser. Soit, mais l'avenir nous dira très rapidement si vous avez raison.

Oui, nous sommes convaincus de l'importance de la formation professionnelle ; oui, nous sommes convaincus que les métiers évoluent et que les salariés doivent bénéficier des meilleures conditions de formation pour affronter ces évolutions et s'adapter à de nouveaux métiers. Oui, nous sommes convaincus aussi qu'une formation professionnelle adaptée à chacune et à chacun, et vraiment destinée à l'insertion dans son propre métier ou dans un nouveau métier, peut être susceptible de contribuer à la résorption du chômage. Mais nous sommes loin d'être convaincus de l'efficacité de la monétisation du compte personnel de formation. Nous nous inquiétons également de l'individualisation du dispositif, qui, en autonomisant le salarié, l'éloigne, à mon avis en tout cas, d'un véritable plan de formation co-construit avec l'entreprise. Cela créera, de fait, une instabilité au sein de l'entreprise.

Je relèverai cependant un point de satisfaction : le compte personnel de formation prendra désormais en compte la situation particulière de certains travailleurs, comme les personnes en situation de handicap et les personnes peu diplômées, qui bénéficieront d'un abondement plus important, dont la monétisation, toutefois, laisse présager que les sommes versées ne seront que rarement suffisantes pour financer intégralement les formations adaptées.

Aussi continuerons-nous à défendre des amendements, même si nous savons que vous les refuserez tous, afin d'améliorer l'abondement des comptes personnels de formation et de permettre aux salariés un accès à une politique de formation de qualité, adaptée à la réalité des besoins individuels tout au long de la vie professionnelle, mais aussi à la réalité des besoins de l'économie de notre pays.

Nous serons bien entendu très vigilants sur la mise en place de ce nouveau dispositif, et sur les impacts positifs et négatifs qu'il pourrait avoir en matière d'accès à la formation professionnelle.

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