Par cet amendement, nous proposons de supprimer l'article 8, dont il a déjà été question. Nombre de mesures qu'il contient marquent un véritable affaiblissement du statut de l'apprenti : la possibilité de conclure un contrat d'apprentissage serait étendue jusqu'à vingt-neuf ans, contre vingt-cinq aujourd'hui ; le temps de travail des apprentis mineur serait allongé, avec la possibilité de passer de trente-cinq à quarante heures par semaine et de déroger à la durée de huit heures de travail par jour ; la durée minimum du contrat serait abaissée à six mois, contre douze aujourd'hui ; le contrat pourrait être conclu tout au long de l'année.
Surtout, l'article ne traite pas à la racine les problèmes actuels de l'apprentissage, qui sont nombreux – 28 % des contrats d'apprentissage sont rompus, ce qui entraîne beaucoup d'abandons. Le nombre de décrochages est important. Les jeunes apprentis rencontrent des difficultés pour trouver un employeur. Enfin, les apprentis manquent d'un accompagnement dans l'entreprise ou à l'extérieur pour répondre à toutes les questions qui posent à eux.
Les apprentis aspirent au contraire à de nouveaux droits. Nous regrettons que le seul geste que le Gouvernement fasse en leur direction soit de revaloriser leur rémunération de 30 euros, ce qui ne suffit pas à contrebalancer les différentes mesures que je viens d'égrener.
L'article s'inscrit dans la même logique que les ordonnances relatives au travail puisqu'il vise à assouplir le contrat de travail et à réduire la protection des apprentis, que leur jeune âge place déjà dans une situation de fragilité.