Je me disais en écoutant notre collègue que tout est fait et que nous arrivons trop tard. En première lecture, nous avons eu l'occasion de souligner l'impréparation du Gouvernement sur ce texte et la multiplicité des amendements qu'il a déposés afin de le corriger. Il faut croire que la copie n'était pas complète puisque le Président de la République s'est inventé au Congrès un droit d'amendement présidentiel. Cette curiosité n'est même pas conforme à l'article 20 de la Constitution, aux termes duquel le Premier ministre « détermine et conduit la politique de la Nation ». Mais enfin, on s'aperçoit que, depuis quelques mois, toutes ces dispositions sont devenues une fiction.
Pour aller dans le sens de M. Hetzel, nous proposons de supprimer l'article 33. Celui-ci n'a pas sa place dans le texte. En outre, il anticipe vraisemblablement l'annonce de la suppression de l'allocation de solidarité spécifique – ASS – , qui fera beaucoup de perdants. Cette mesure sera hélas l'instrument d'un dessein plus vaste : la construction d'un système qui niera le système beveridgien. Il existera une allocation forfaitaire, une assurance complémentaire chômage, un paritarisme qui sera soit de caution, dans le meilleur des cas, soit de façade, ce qui serait ennuyeux.
Ce système s'articule assez bien avec la suppression de la notion de sécurité sociale au bénéfice de celle de protection sociale. Il correspond aussi au projet d'un workfare dur dont on sait ce qu'il produit dans les pays anglosaxons.
Voilà pourquoi nous proposons de supprimer l'article.