Ce qui nous ennuie, c'est que l'expérimentation qui sera menée dans les régions, désignées par arrêté du ministre chargé de l'emploi, fait dépendre le maintien sur la liste des demandeurs d'emploi du renseignement par les intéressés de l'état d'avancement de leur recherche d'emploi à l'occasion du renouvellement périodique de leur inscription à Pôle emploi. Nous proposons donc de réécrire la fin de la première phrase du premier alinéa de l'article 34 afin de préciser que l'expérimentation ne peut être menée qu'avec l'accord du demandeur d'emploi.
Imposer le dispositif peut avoir un effet contre-productif sur les demandeurs d'emploi pour lesquels un tel suivi n'est pas nécessaire. Au moins pour la durée de l'expérimentation, la tenue du journal de bord serait ainsi soumise à une autorisation préalable du demandeur d'emploi.
De surcroît, l'imposer peut laisser penser que l'expérimentation sert uniquement au contrôle du demandeur d'emploi, alors qu'elle vise en principe à en améliorer le suivi. Il convient donc de dialoguer avec les demandeurs d'emploi de l'intérêt du journal de bord afin d'obtenir leur accord.
J'ajoute que certaines personnes sont très bien outillées pour leur recherche – ou leur non-recherche – d'emploi. Elles sauront très bien indiquer qu'elles ont effectué des démarches et honoré des rendez-vous, jouer d'une tenue vestimentaire légèrement inadaptée et de propos un peu décalés, bref recourir à tous les moyens pour affirmer « J'ai recherché un emploi, mais je n'ai pas été retenu ». Elles sauront pleinement les utiliser, si elles le souhaitent.
Ceux qui ont besoin d'un tel outil sont les personnes aux difficultés les plus lourdes. Celui-ci ne peut pas fonctionner pour tous les demandeurs d'emploi. Il est nécessaire que le dispositif suscite l'adhésion pour fonctionner.
Je suis tout à fait favorable au développement de l'expérimentation, mais pas sans les demandeurs d'emploi.