Le texte que nous allons examiner est le fruit de vingt-huit heures de discussions en commission, d'une première lecture dans l'hémicycle, puis d'un processus similaire au Sénat, avant de nous revenir aujourd'hui après l'échec, comme on le sait, de la commission mixte paritaire.
Auparavant, la commission des lois a effectué six déplacements en France, mais aussi à l'étranger, et a auditionné plus d'une centaine de personnes. Ces auditions étaient bien ouvertes et annoncées – encore fallait-il, pour certains d'entre vous, s'y rendre.
Aujourd'hui, il est plus que temps de voter ce texte qui, pour nos concitoyens comme pour les demandeurs d'asile, répond à une urgence.
Il y a urgence pour ces migrants, car ils demandent des réponses concrètes : urgence à lutter contre les réseaux de passeurs, urgence à redonner une identité à ceux qui ont tout perdu, urgence à enregistrer cette identité dans un fichier central, pour que l'OFPRA et les forces de l'ordre puissent faire un travail plus efficace, urgence à trouver des solutions pour ceux qui sont réellement des mineurs isolés étrangers, urgence à gérer ceux qui ne le sont pas, urgence à intégrer ceux qui obtiennent le droit d'asile, urgence à appliquer une politique du retour pour ceux qui en seront déboutés, urgence à être ferme. Mes chers collègues, je parle d'urgence, mais pas de précipitation : les travaux de la commission que j'évoquais tout à l'heure l'attestent et l'équilibre général du texte le prouve.
L'urgence, pour nos concitoyens, que je vous invite à écouter d'où qu'ils viennent, c'est de voir traiter les migrants avec justice et humanisme, mais c'est aussi de voir s'appliquer la loi, et les migrants illégaux doivent être traités selon les mêmes principes.
Il y a des urgences à traiter sur notre territoire, aussi bien dans le Pas-de-Calais, à Paris, dans les Alpes, à Nice, à Ouistreham ou dans la Moselle que dans tant d'autres communes touchées par les conséquences des crises migratoires. Nos concitoyens attendent de voir rapidement les effets concrets d'une politique non philosophique, mais simplement humaine, pragmatique et efficace. J'invite donc nos collègues à ne pas voter votre motion de renvoi en commission.