C'est également une mesure que le Premier ministre italien a défendu e il y a quelques semaines à l'encontre des Roms dans son pays. L'ensemble de la classe politique italienne s'est insurgée, et la représentation nationale française s'honorerait quant à elle à voter contre cette mesure injuste.
Selon les recommandations du Comité des droits de l'enfant, les données recueillies concernant les enfants ne doivent être utilisées qu'à des fins de protection de l'enfance. Ici, l'objectif affiché est aussi de lutter contre l'immigration irrégulière, ce qui est dans l'intérêt de l'administration et non dans l'intérêt supérieur de l'enfant, donc contraire à l'article 3 de la convention internationale des droits de l'enfant.
Par ailleurs, reprenant un discours ultra-droitier, le Président et le Gouvernement comparent sans cesse les migrants à des contrebandiers – image que l'on doit aux diplomates autrichiens – , à des malins réalisant un « benchmarking » de l'accueil, et accusent les ONG de complicité avec les passeurs.
Devons-nous vous rappeler que l'Aquarius a sauvé 28 vies en trois ans ? Les citoyens de la Roya et les membres de l'Aquarius sauvent l'honneur de la France ! Pourtant, rien n'est fait en ce qui concerne le délit de solidarité. Le Conseil constitutionnel a affirmé qu'une aide désintéressée au séjour irrégulier ne saurait être passible de poursuites, au nom du « principe de fraternité », corollaire d'un autre principe constitutionnel, « la sauvegarde de la dignité de la personne humaine ».
Remarquez que ces derniers temps, de nombreux militants, mais aussi de nombreux citoyens solidaires, se sont retrouvés devant les tribunaux. Je pense ainsi Martine Landry, qui risque cinq ans de prison pour délit de solidarité, le parquet ayant fait appel de sa relaxe. Vous comprendrez qu'au regard de l'exemplaire suspension de quinze jours de M. Benalla, cela semble complètement incroyable.