En 2016, l'UNICEF, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, considérait qu'il existait 200 millions de victimes de mutilations génitales dans le monde. Ce chiffre, triste et terrible, n'est certainement qu'une estimation basse, car il est difficile de quantifier toutes ces violences – tout dépend, bien sûr, de la bonne volonté et de la coopération des États, qui transmettent ou non ces données.
Cette réalité est, évidemment, tragique. On ne peut ni l'ignorer ni la minorer. En revanche, on peut se demander ce qu'il convient de faire pour que cessent ces mutilations, qui touchent tant les garçons que les filles, et pour que les cultures et les traditions évoluent. Cette politique de changement des moeurs est avant tout du ressort des États eux-mêmes et des familles sur place, éventuellement avec l'aide de telle ou telle organisation. Les solutions doivent s'ébaucher sur le terrain, non pas à l'autre bout de la planète, en l'espèce en France, sur notre territoire. Les solutions qui sont trouvées et mises en place actuellement dans ces pays sont source d'espoir pour les petits garçons et les petites filles qui naîtront dans les années à venir. C'est de cette façon que l'on peut construire un avenir plus serein et plus sûr dans ces pays. C'est de cette façon que l'on peut lutter contre le fléau des mutilations sexuelles.
En ce sens, l'humanisme de la France doit être réaliste. Les mutilations sexuelles sont une tragédie, un drame, je l'ai dit, mais la France ne peut pas accueillir tous les mineurs qui invoquent un risque de mutilation sexuelle. Sinon, ce sera encore une fois un appel d'air et la porte ouverte à tous les abus. Si elle veut s'engager dans cette voie, la France doit aller sur le terrain, non pas vider ces pays de leurs forces vives.