Merci pour vos explications. Nous sommes bien conscients de vos préoccupations, que nous avions entendues lors des États généraux de l'alimentation. Notre commission d'enquête a pour objet l'alimentation industrielle. Il s'agit donc, pour nous, d'analyser la manière dont nous pouvons faire en sorte que notre alimentation soit plus saine, plus sûre et plus durable.
Selon le scénario « Afterres 2050 », élaboré par Solagro, dont nous avons auditionné les représentants, il serait possible, pourvu que l'on réduise le gaspillage alimentaire – c'est une donnée très importante –, de nourrir, en 2050, plus de 9 milliards d'êtres humains grâce à une agriculture 100 % biologique, tout en limitant la consommation de produits d'origine animale. Ce scénario vous semble-t-il réaliste et, si oui, dans quelles conditions ? Les pouvoirs publics doivent-ils encourager une transition généralisée vers l'agriculture biologique ? Quelles mesures doit-on prendre pour satisfaire nos propres besoins dans ce domaine sans faire appel à des produits qui viennent de l'étranger et dont nous ne sommes pas sûrs ?
Dernièrement, la FNSEA a présenté, au Salon de l'agriculture, un contrat de solutions avec 35 partenaires visant à réduire l'utilisation de produits phytopharmaceutiques – c'est une question que nous étudions de près. Pourriez-vous nous présenter les solutions que vous préconisez dans ce domaine ? Quels sont, selon vous, les blocages qui empêchent les changements dans le secteur agricole ? Sont-ils uniquement d'ordre financier ? Faut-il toujours faire appel à l'argent public ? Certaines personnes parviennent, en ne demandant rien à personne, à accomplir de très belles réalisations. Je pense en particulier aux agriculteurs qui s'installent, car c'est peut-être par eux que passera le développement d'une production beaucoup plus vertueuse.