Je tiens à remercier tous ceux qui ont travaillé ici. Toutefois, je veux rappeler les conditions actuelles dans lesquelles nous travaillons. Il nous est très difficile de nous investir, les uns et les autres, sur de nombreux sujets.
Tout ce que j'entends depuis le début de notre réunion est fort intéressant, mais j'avoue ne pas être capable de savoir si je suis d'accord avec la totalité du rapport, que je n'ai pas encore pu lire et dont je ne connais pas les conclusions. Tout ce qui est dit est intéressant, et on constate ici un bon état d'esprit. Toutefois, quelques petites choses méritent d'être précisées, et je le dis au rapporteur en espérant qu'il ne le prendra pas mal. Par exemple, l'une des propositions fortes que vous évoquez concerne la création de 900 « gendarmes » sanitaires. J'ai cru comprendre que dans les années 1990, ce sont près de 4 000 postes qui ont été supprimés dans ce secteur. Je me demande si la création de 900 postes sera suffisante si l'on veut revenir au niveau de contrôles sanitaires que la France connaissait il y a encore quelques dizaines années.
Si j'ai bien compris, vous proposez que des progrès soient réalisés au niveau européen. Mais il semble que c'est précisément la Commission européenne qui a plaidé pour que les producteurs de lait fassent des autocontrôles et pour qu'il ne s'agisse pas de contrôles nationaux. N'y a-t-il pas là quelque chose d'un peu dissonant ou à contre-courant de ce qui a été fait ?
Enfin, je me souviens que le ministre Bruno Le Maire a considéré que ce n'était pas l'État mais l'industriel qui avait été défaillant, que l'entreprise Lactalis avait longtemps entretenu un certain silence ou du moins une discrétion. Est-il vrai que Lactalis ait fait preuve d'une certaine légèreté ? Quelles sanctions le rapport préconise-t-il à l'encontre de ce groupe qui a bien mauvaise réputation, s'agissant de la manière dont il traite les producteurs de lait que comme de celle dont il paye ses salariés ? C'est un géant de la production qui se comporte de manière assez détestable, et je ne voudrais pas qu'il soit épargné par le scandale dont il a été, me semble-t-il, quand même un peu à l'initiative.
Il me semble que vous avez bien travaillé, mais je n'ai rien entre les mains. Certains d'entre vous se sont déjà exprimés dans les médias, et je ne leur reproche pas car je suis moi-même assez souvent dans les médias.