Intervention de Gérard Collomb

Réunion du lundi 23 juillet 2018 à 10h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Gérard Collomb, ministre d'État, ministre de l'intérieur :

Qui avait invité M. Benalla et M. Crase ? Je n'en sais rien. Le préfet de police devait être au courant – je le pense. En tout cas, il faudra lui poser la question. Ce qu'on me dit, c'est que le chef d'état-major était au courant, lui, du fait qu'ils devaient participer à la manifestation en tant qu'observateurs.

M. Benalla a été accueilli le matin du 1er mai, et il lui a été remis un casque comme moyen de protection – c'est ce que rapportent les notes de l'IGPN. En l'état de la mission, il semble que ni le brassard de police ni le poste de radio ne lui aient été remis à cette occasion. M. Benalla était accompagné d'une personne, M. Vincent Crase, qu'il a présentée comme un collaborateur. MM. Crase et Benalla ont ensuite été pris en charge, comme je vous l'ai dit, par un major de police qui les a conduits sur les lieux de la manoeuvre. À la fin de sa mission, le major, avec ses deux accompagnateurs, a regagné la préfecture de police, et c'est là qu'il est entré dans la salle d'information dont j'ai parlé tout à l'heure.

Les événements étaient-ils violents à la Contrescarpe ? Je n'étais pas présent au moment où les faits se sont déroulés, mais j'ai vu ce qui s'est passé un peu plus tard – j'étais à un debriefing dans le bureau du préfet de police. Oui, c'était relativement violent. Comme dans beaucoup d'autres endroits à Paris, il y avait du matériel urbain – ces panneaux verts et blancs que l'on installe lorsqu'il y a des travaux – dont les gens qui étaient là faisaient des barricades ou se servaient contre la police. Oui, c'était un moment difficile, mais je crois que les forces de police pouvaient en venir à bout : elles ont une technique relativement élaborée pour faire face à ce genre d'incidents.

Ce soir-là, sur la Contrescarpe, trente et une personnes ont été interpellées : cela montre que c'était quand même relativement violent. Et surtout, ce que les services de renseignement avaient dit avant, c'est que c'était les mêmes qui avaient commis les incidents sur le boulevard de l'Hôpital qui s'étaient dirigés vers la Contrescarpe. On avait donc affaire à des gens qui, pour une partie d'entre eux, étaient extrêmement violents. La difficulté dans ce genre d'opérations, c'est que vous avez tout le monde : à la fois des gens très violents et des gens qui sont là par hasard. Au pire moment sur le boulevard de l'Hôpital, on voyait des touristes qui faisaient des selfies… Essayer de faire que la manoeuvre ne mette pas en danger un certain nombre de personnes totalement étrangères aux faits commis, c'est tout de même complexe. Il vaut mieux être un policier ou un gendarme expérimenté.

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