Intervention de Alexandre Gérard

Réunion du jeudi 12 juillet 2018 à 10h00
Commission des affaires économiques

Alexandre Gérard, PDG de CHRONO Flex :

Merci de poser ce cliché du babyfoot. C'est un point très important. Je vous propose de balayer quelques clichés qui sont rapportés par la presse et qui me sont insupportables. Pensez-vous que les grandes entreprises de la Silicon Valley sont des entreprises libérées ? Selon nous, absolument pas. Ces entreprises ont développé une technique : la rétention. Il s'agit d'une technique de ressources humaines qui est née dans les années 1990. Le principe est de développer des choses très agréables, comme le babyfoot, la salle de sieste, la nourriture à volonté, les parcs, la salle de sport, dans les entreprises pour que les salariés restent plus de temps sur leur lieu de travail. Le deuxième cliché, ce sont les chief happiness officer. Vous voyez une femme arriver en patins à roulettes qui apporte les croissantes et amène tout le monde au ski. Selon moi, ce n'est pas du tout une entreprise collaborative. Une entreprise collaborative n'arrive que par un changement de posture du dirigeant qui revisite son rapport au pouvoir et qui passe d'un plaisir de décider à un plaisir plus contemplatif, celui du jardinier qui voit grandir ses tomates. Tout n'est pas rose évidemment dans ces entreprises. Ce n'est pas « bisounours land ». Tout ne marche pas. Mais ces entreprises se sont dotées d'une capacité d'adaptation extrêmement puissante parce que chacun peut prendre la décision qu'il souhaite quand il le veut. La principale qualité d'une organisation aujourd'hui, c'est sa capacité à s'adapter.

Je vais partager mon retour d'expérience concernant les TPE. 80 % des transformations sont très compliquées. Mais quand on se prépare bien l'ascension est possible. Selon moi, la transformation doit respecter trois étapes. La première, c'est la transformation du dirigeant qui doit travailler son lâcher prise. Très peu le font. La deuxième, c'est la transformation culturelle de l'organisation et cela personne ne le fait. On ne peut pas du jour au lendemain remplacer la défiance par la confiance. Et la troisième, c'est la transformation organisationnelle. 80 % des entreprises oublient l'une ou les deux premières étapes, ce qui crée un conflit à l'arrivée.

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