Alors que la portée de l'article 20 a été fortement réduite au Sénat, permettez-moi de remercier la commission des lois et notre rapporteure d'avoir rétabli sa version initiale. Dès son passage en commission des affaires étrangères, nous étions nombreux à soutenir le « passeport talent ». Il est naturel de revenir à l'essence même de l'article 20 et d'étendre ce passeport talent.
À ceux qui croient encore que celui-ci contribue à la fuite des cerveaux, rassurez-vous : dans le monde d'ouverture tel que nous y vivons, où la jeunesse évolue sans limite géographique, au gré des opportunités professionnelles et personnelles et sachant combien le partage des compétences et les échanges internationaux sont enrichissants et formateurs, les préoccupations sont ailleurs. Les jeunes se demandent plutôt comment réinvestir au mieux le savoir capitalisé en France, dans leur pays d'origine ou dans d'autres pays. L'obsession d'éviter que les talents étrangers s'installent définitivement en France est dépassée : les nouvelles générations sont mobiles ; elles s'expatrient, reviennent, repartent.
Enfin, dans la lignée de l'ambition de doubler le nombre d'étudiants étrangers en France et de soutenir la francophonie, le dispositif « passeport talent » est avant tout un système gagnant-gagnant, où le rayonnement et l'attractivité de la France se renforcent en même temps que les savoirs circulent. Soyons donc cohérents : pour améliorer les conditions d'intégration et d'accueil des étrangers en situation régulière, valorisons le passeport talent.