ce sont des milliers d'autres immigrés qui contribuent à notre fierté. Ils sont venus chez nous dans des situations très diverses, poussés par la misère, la menace, l'opportunité de faire des études ou l'envie de voir du pays. Ils sont venus ici, car la France leur a offert la possibilité d'exprimer et de valoriser leurs talents. Un grand pays ami de la France s'est construit ainsi et, d'une certaine façon, nous l'admirons encore un peu : ce sont les États-Unis. Nous, sur le vieux continent, sommes plus traditionalistes, moins voyageurs, plus peureux aussi de voir notre sort ressembler à celui des Amérindiens.
Mais tout de même, de quoi pourrions-nous avoir peur ? Notre culture est faite d'emprunts. Notre langue est faite d'emprunts, à l'anglais, à l'arabe, à l'italien. Notre fierté nationale, notre cuisine, ce domaine où notre excellence n'est pas contestée, première gastronomie mondiale entrée au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, côtoie aussi des plats étrangers : aujourd'hui, le couscous et la paella font partie des plats préférés de nos compatriotes ; la pizza et les hamburgers sont parmi les plus consommés. Enfin, pour moi qui suis du sud de la France, je n'oublie pas que notre formidable savon de Marseille tire ses origines du savon d'Alep. Les étrangers aussi sont notre force : ne l'oublions pas.