Intervention de Gérard Raymond

Réunion du mercredi 18 juillet 2018 à 11h00
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Gérard Raymond, président national de la Fédération française des diabétiques (FFD) :

Nous sommes entrés dans le siècle de la communication ; il convient de s'assurer que l'information touche les populations. Vous l'avez bien compris en évoquant les campagnes publicitaires « Consommez cinq fruits et légumes ». Le propos est si irréaliste que peu de personnes le mettent en application.

Au-delà de la nécessité d'informer, il est nécessaire d'engager une politique auprès des populations défavorisées ou en difficulté. Un slogan ou une affiche ne suffit pas. Comment des structures associatives peuvent-elles encourager ces personnes à adopter de bonnes pratiques et une hygiène de vie saine, tout en gardant leur spécificité territoriale ou culturelle ? Là encore, la volonté politique fait défaut. La distribution de nourriture par les banques alimentaires ne suffit pas, il est nécessaire de faire comprendre aux personnes concernées ce qu'elles mangent.

Il y a quelques années, dans le cadre d'un projet européen sur le diabète en Europe de l'Est, une diététicienne était venue donner un cours d'équilibre nutritionnel. Après avoir présenté le nombre de calories et la teneur d'un petit-déjeuner, d'un déjeuner et d'un dîner, une voix au fond de la salle s'était élevée pour demander comment s'y prendre pour préparer un dîner quand on rentre du travail.

Il faut s'adapter aux populations et les aider, non par des slogans ou des campagnes publicitaires, mais en donnant les moyens, dans le cadre d'une politique d'éducation à la santé, à l'ensemble des acteurs de proximité – l'Éducation nationale, l'entreprise mais aussi l'ensemble des structures de prévention sociale – pour travailler à l'équilibre nutritionnel des populations. Le premier rôle d'une infirmière arrivant au domicile d'un diabétique consiste à ouvrir le frigidaire, non à faire une piqûre d'insuline. Nous progresserons une fois que l'on aura compris cela ; or, on en est loin !

Quant aux accords pris en Belgique, je répondrai que c'est le premier pas qui compte. Une baisse de 5 % est un premier pas ne sont pas négligeables ; en accédant à la seconde marche de l'escalier, nous atteindrons 10 %.

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