Intervention de Jean-Louis Bourlanges

Réunion du mercredi 18 juillet 2018 à 14h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges :

Merci, monsieur le gouverneur, pour ces explications très claires.

Quelques questions rapides, en premier lieu sur la croissance. Nous sommes tous très heureux du constat selon lequel le phénomène auquel nous avons eu affaire au cours du premier trimestre était sans doute un trou d'air, mais il reste des interrogations sur le long terme. Chacun sait que les arbres ne vont pas jusqu'au ciel. Nous sommes donc préoccupés pour la suite. Avez-vous des éléments d'appréciation sur la situation que nous allons connaître d'ici à deux ou trois ans ? Nous devrions connaître un tassement, peut-être pas un retournement du cycle, du moins un ralentissement de la croissance.

Ma deuxième question porte sur les excédents commerciaux allemands, que vous n'avez pas évoqués. Tout excédent commercial est un excédent de l'épargne sur l'investissement et la consommation. Cet excédent pose donc un problème d'orientation de l'épargne dans la zone euro. Les Allemands considèrent que, n'étant pas une île, tout va très bien ! En réalité, cet excédent commercial pose un problème. Quand on pouvait dévaluer, on réglait ce problème – plutôt mal –, mais on le réglait en réévaluant le mark et en dévaluant la lire et le franc. Cette période est heureusement révolue, mais comment voyez-vous l'action de la BCE ou des banques sur un recyclage de l'épargne allemande ?

Troisième question, la question iranienne, non pour évoquer la question du protectionnisme, mais celle de l'unilatéralisme juridictionnel américain sur le plan bancaire. Nous sommes parvenus, me semble-t-il, à un point difficilement supportable, d'autant que les bénéficiaires de cet unilatéralisme, jusqu'à présent, avaient une attitude amicale et coopérative envers les puissances européennes. Tel n'est plus le cas depuis l'investiture de M. Trump. Voyez-vous l'esquisse d'une stratégie potentielle – je ne dis pas une réaction immédiate – permettant à nos systèmes bancaires européens de retrouver une indépendance qui ne les soumette pas comme aujourd'hui aux sanctions, alors même que ce sont les autres qui ne respectent pas les accords internationaux ?

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